La semaine de tous les dangers consuméristes est enfin passée. Une longue semaine ponctuée par les annonces infernales du Black Friday et du Cyber Monday. Des ventes flash qui s’étalent des jours durant jusqu’à l’instant fatidique, si l’on compte le nombre de messages harcelant les téléphones et faisant hurler les boîtes mail. Avec ce compte à rebours égrenant les secondes précieuses, mais vite perdues à trop réfléchir. L’angoisse de louper l’affaire du siècle. Des offres commerciales à ne rater sous aucun prétexte, donc, provenant bien souvent d’enseignes auxquelles on n’a pourtant jamais juré fidélité. Car nos données personnelles, c’est cadeau à qui sait en faire bon usage pour vanter des promotions tellement incroyables qu’elles n’existent pas et des prix (fra)cassés, surtout artificiellement gonflés pour l’événement.
Autant de trucs, astuces et grosses ficelles pour nous pousser à dépenser toujours plus en ces temps de sobriété contrainte et d’inflation vertigineuse. Parce que c’est bon pour le moral en berne, nous promet-on. Et ça comble les vides de joie bon marché. À ces injonctions de malheur, notons les initiatives positives qui fleurissent çà et là en opposition. Comme le Green Friday, par exemple, dont les défenseurs de l’environnement au Luxembourg déclinent leur propre version. Le Mouvement écologique a aussi organisé son Lucky Saturday dernièrement, rappelant que «cette consommation d’abondance ne semble en rien nous rendre plus heureux». Au contraire.
Parce qu’il n’est peut-être tout simplement pas nécessaire d’acheter son bien-être. Une marque de considération, une attention particulière, un geste désintéressé, une main tendue… ça ne coûte pas grand-chose, sinon rien du tout. Autre action source de bienfaits et de gratitude : le Giving Tuesday. Avec la générosité pour mot d’ordre de cette journée mondiale du don, au travers d’un engagement social. On peut ainsi donner un peu de soi aux autres, de son temps à une association. Quitte à donner, autant le faire pour une noble cause.
Du plaisir partagé sans frais et du bonheur gratuit. Voilà qui fait du bien à tout le monde. Sauf bien sûr aux marchands de rêves capitalistes. Et ce n’est pas plus mal.
Alexandra Parachini