Ils étaient tous bénévoles et la majorité encore en activité. Ces coachs à l’emploi ont réussi à caser une vingtaine de demandeurs d’emploi et veulent bien rempiler pour une nouvelle saison.
Quel succès ! «C’est un projet dont nous sommes très contents», déclare sobrement la coordinatrice de Coach4work, Laura Zuccoli, de l’Association pour les travailleurs immigrés (ASTI). Grâce à ce projet, 80 % des participants ont trouvé un travail ou une qualification débouchant sur un emploi. Rien n’aurait été possible sans l’aide précieuse des coachs bénévoles qui informent et accompagnent individuellement les personnes à la recherche d’un travail.
«En l’espace de moins d’une semaine, nous avons trouvé 26 coachs», déclare Laura Zuccoli, encore étonnée de l’engouement qu’a suscité le projet dès les premières annonces sur les réseaux sociaux. À la suite de l’appel à coachs à l’emploi bénévoles, le projet a recruté en une semaine onze coachs certifiés, quatre recruteurs actifs et six retraités ayant un passé de recruteur ou de responsable d’administration. Au final, 21 coachs bénévoles ont participé au projet et une plateforme d’échange entre coachs a été mise en place avec des informations sur le marché de l’emploi et les possibilités de formation.
Sur 24 participants au projet, onze ont signé un contrat de travail, quatre suivent une formation débouchant sur un emploi, une personne a lancé son activité en tant qu’indépendante, une autre a obtenu la reconnaissance de son diplôme de santé et peut maintenant exercer sa profession à Luxembourg et six participants sont encore à la recherche d’un emploi/d’un projet professionnel.
Selon l’ASTI qui a mis sur pied ce projet, l’activation professionnelle des participants, auparavant au chômage ou au Revis, a largement compensé le coût du projet arrêté à 120 euros.
65 % des bénévoles étaient des actifs
«On ne fait pas le travail de l’Adem», prévient Laura Zuccoli, car c’est impossible pour l’agence d’attribuer un coach personnel à chaque demandeur d’emploi. «Les bénévoles sont une réalité qu’il faut prendre en considération et le succès que nous avons rencontré démontre qu’il y a de la disponibilité même chez ceux qui travaillent», estime-t-elle.
Ce projet qui a vu le jour grâce au soutien financier du Fonds social européen et du ministère du Travail, ne demande qu’à perdurer. L’ASTI émet une série de revendications, à commencer par des assouplissements concernant les demandeurs de protection internationale qui devraient pouvoir continuer à travailler ou à se former «car ces personnes sont actives dans des secteurs à pénurie de main-d’œuvre», rappelle l’ASTI. Toujours mieux que «de les laisser végéter dans leurs foyers».
L’engagement de coach à l’emploi bénévole n’a pas seulement permis de définir un projet professionnel réaliste par rapport aux compétences et aux motivations des participants, mais il se prolonge avec un suivi des personnes, même lorsqu’elles ont trouvé un emploi ou une formation.
L’ASTI défend le bénévolat, essentiel pour «fortifier la cohésion sociale au Luxembourg». Il faut lui donner un cadre juridique clair, réglant, entre autres, les questions d’assurance, revendique l’association. Pour ce projet Coach4work, 65 % des bénévoles étaient des actifs, l’ASTI estime qu’il faudrait prévoir un congé pour bénévolat.
Projet hybride
«C’est un projet hybride avec des professionnels qui ont encadré le projet, et le bénévole en charge du coaching qui disposait d’une structure de soutien derrière lui. Nous sommes convaincus que cela pourrait se faire de façon plus structurée», observe Laura Zuccoli.
Elle pense à ces femmes réfugiées, pour la plupart qualifiées, mais sans expérience de travail, qui sont perdues pour trouver un emploi au Luxembourg et qui peuvent se faire aider par un coach bénévole. Laura Zuccoli rappelle les études de l’OCDE et de MIPEX (Index des politiques d’intégration des migrants), qui soulignent l’absence, au Grand-Duché, de parcours accompagnés pour migrants/réfugiés qui arrivent sur le marché de l’emploi, et affirme que le projetCoach4Work est une réponse à ne pas négliger.
Concernant les frontaliers, l’ASTI observe amèrement que le Luxembourg «profite et a besoin du travail des frontaliers», mais il ne facilite pas leur insertion professionnelle sur le marché de l’emploi, en leur refusant des formations offertes par l’Adem.
L’association renouvelle sa demande de financement pour reconduire le projet sur un an. Les coachs à l’emploi bénévole sont tous prêts à remplier.