La banque suisse UBS a publié son étude sur les prix et les salaires, comparant 71 villes à travers le monde. Luxembourg y figure en bonne place.
L’étude UBS «Prix et salaires 2015, est-ce que je gagne assez pour me permettre la vie que je veux?» est intéressante, puisqu’elle propose à l’aide de marqueurs universels de visualiser le coût de la vie par ville en montrant, par exemple, le nombre de minutes et d’heures de travail pour acheter un Big Mac (lien en anglais) ou un iPhone 6. Ainsi, à Luxembourg, il ne vous faudra travailler que 10 minutes pour acheter le hamburger de la chaîne américaine de fast-food, soit la deuxième ville au monde où il faut le moins travailler pour l’acquérir. À titre de comparaison, il faut 16 minutes à Bruxelles, 13 à Berlin et 15 à Paris. Seule Hong Kong est plus compétitive avec 9 minutes. Pour le smartphone de Cupertino, il faut 28,2 heures de temps de travail nécessaire à cet achat, soit le cinquième meilleur temps au monde et le troisième temps en Europe. (21,6 heures à Genève, 20,6 heures à Zurich et 24 heures à New York city pour la meilleure performance).
Une qualité de vie supérieure
Il est évident qu’il est impossible de vivre de hamburgers et de smartphones. Plus sérieusement, l’étude de la banque suisse a le mérite de détailler et de s’attarder sur plusieurs points comme le niveau des prix, le niveau des salaires et la comparaison des prix dans plusieurs catégories. Revenons au but initial, c’est-à-dire savoir si le Luxembourg est cher ou non. La comparaison du niveau des prix de l’étude montre que la capitale se classe à la 21e position des villes les plus chères du monde (hors loyer) juste derrière Paris mais devant Bruxelles et Berlin. Si l’on rajoute le coût du loyer, Luxembourg monte à la douzième position, dépassant largement les capitales de nos voisins.
Concernant les salaires, Luxembourg est la troisième ville au monde où l’on gagne le mieux en brut, juste derrière Zurich et Genève, mais devant New York. Big Apple passe devant Luxembourg après déduction des charges sociales. Autre point de comparaison intéressant, les dépenses globales pour les produits et services, qui vise à mesurer le coût de la vie moyen dans chacune des villes analysées par l’étude. UBS classe Luxembourg à la vingtième place de ce classement avec une dépense mensuelle de 2236 euros (Le calcul des dépenses totales est basé sur le coût d’un panier de 122 produits et services, pondérés selon les dépenses habituelles d’une famille européenne de trois personnes). Chez nos voisins, cette famille dépense 2077 euros à Bruxelles, 1958 euros à Berlin et 2244 euros à Paris.
Ce qui ramène à la question du pouvoir d’achat. Les données sur les prix et les salaires, lorsqu’elles sont comparées, donnent une image plus nette de la qualité de vie autour du globe. En termes de salaire horaire net, ce sont les salariés de Luxembourg qui ont le meilleur pouvoir d’achat, devançant largement Bruxelles, Berlin et Paris. La réponse à la question de savoir si le Luxembourg est cher est visiblement affirmative, selon l’étude, mais le pays reste compétitif grâce au pouvoir d’achat élevé.
Jeremy Zabatta
Un panier unitaire
Entre fin mars et fin avril 2015, UBS a mené une enquête uniformisée sur les prix de plus de 122 biens et services, ainsi que sur les salaires de 15 professions dans 71 villes du monde entier. Des observateurs indépendants sur place ont récolté plus de 68 000 points de données pour le calcul des indicateurs figurant dans le présent rapport. Pour pouvoir faire une comparaison internationale du pouvoir d’achat, UBS indique s’être basée sur «un panier de biens et services unitaires, même si les habitudes et préférences des consommateurs varient beaucoup d’un pays à l’autre. Comptant 122 biens et services, le panier de référence reflète la consommation mensuelle d’un ménage européen de trois personnes. Les produits introuvables dans certains lieux ou déviant trop de nos critères ont parfois été remplacés par des substituts locaux.»
Compétitivité et coût de la vie
La compétitivité luxembourgeoise donne lieu à un vaste débat surtout lorsque l’on s’attaque à la question de savoir si la vie au Grand-Duché est chère, ou plutôt, plus chère que chez ses voisins. Car le cœur de la question est de savoir où le salarié au Luxembourg va dépenser son argent dans un contexte transfrontalier. La 16e édition de l’étude «Prix et salaires» de la banque UBS donne quelques pistes.
Chaque pays de la Grande Région préfère voir ses citoyens consommer des biens et services sur son territoire. Et tente si possible, au passage, d’attirer les citoyens voisins… Il est donc bien normal que les instances étatiques mettent régulièrement en lumière que le Luxembourg n’est en fin de compte pas aussi cher qu’on ne le pense, et que les statistiques peuvent faire dire tout et son contraire, surtout au Luxembourg où les frontaliers sont la cause, bien malgré eux, d’un certain flou statistique.
Pourtant, si certaines études, comme le récent rapport de la banque UBS sur le coût de la vie, tend à montrer que le Luxembourg est malheureusement un pays dont le quotidien est coûteux, cela ne veut pas dire qu’il n’est pas compétitif. Dix minutes pour un Big Mac En juin dernier, le ministère de l’Économie avait annoncé que «la France et l’Allemagne étaient moins chères que le Luxembourg et plus compétitives dans tous les rayons à l’exception des liquides», mais «un avantage compétitif dans tous les rayons par rapport à la Belgique, avec en moyenne une différence de 3,3 %».
Début septembre, la Confédération luxembourgeoise du commerce (CLC) affirmait le contraire en montrant que le Luxembourg était 8,4 % moins cher que la Belgique, 10,3 % moins cher que la France et 2,3 % moins cher que l’Allemagne. La différence étant dans la méthodologie, l’un se basant sur plus de 100 000 produits, l’autre sur les 300 produits ayant la plus grande rotation. Au final, cela ne nous éclaire pas vraiment sur la question du coût de la vie étant donné que l’on ne connaît pas le détail des produits en question.
J.Z.
Et combien pour s’acheter un studio de 25m2 compare au reste du monde?