Après la présentation, ce mercredi, du bilan déficitaire de l’Église, faisons le point sur les différentes activités dans lesquelles s’investit le Kierchefond.
Les projets immobiliers
Depuis 2018, le Kierchefong a lancé 33 projets de construction de logements à travers le pays. Seuls 7 sont aujourd’hui achevés. L’investissement global se chiffre à 89 millions d’euros. Sur la seule année 2021, quelque 28,3 millions d’euros ont été générés grâce à la cession d’éléments de l’actif immobilier. Les revenus des loyers vont permettre au fonds d’équilibrer les budgets.
La pandémie de coronavirus est venue freiner l’avancement des chantiers entamés. Petit effet positif : le Kierchefong dispose d’un patrimoine encore plus important qu’initialement planifié. Les actifs «terrains et constructions» ont une valeur de 30,6 millions d’euros.
Le parc immobilier actuel géré par le fonds est constitué de 256 unités de logements, dont 208 sont loués au prix du marché et 48 font partie des logements locatifs à prix modéré.
Église : «L’objectif n’est pas de s’enrichir»
Les forêts et terrains
Le Kierchefong dispose d’un patrimoine de terrains d’un ordre de grandeur de 1 410 hectares. Il s’agit néanmoins principalement de terrains agricoles et de forêts (1 400 hectares), qui ne génèrent pas de fonds importants. Il reste 10 hectares de terrains constructibles. Mais encore une fois, le fonds reste limité dans la valorisation de ce patrimoine. La majorité de ces terrains se situe en effet loin de la capitale ou des alentours de la ville de Luxembourg. Ils sont davantage situés dans des zones rurales où les prix de l’immobilier sont nettement moins importants que dans le plein centre du Grand-Duché.
Une vente de ces terrains reste toutefois essentielle pour assurer le financement des fabriques d’églises et paroisses réunies sous le toit du Kierchefong. La priorité est donnée à des projets réalisés sous la seule tutelle du fonds.
Les édifices religieux
Le Luxembourg compte 490 édifices religieux. Après la séparation de l’État et de l’Église, le Kierchefong a conservé dans son patrimoine 146 de ces églises et autres bâtiments. Les 344 autres édifices appartiennent à des communes. Une grande partie d’entre eux sont toujours loués par le fonds. Depuis 2018, 21 édifices religieux ont été désacralisés et ont, en partie, étaient réaménagés pour y organiser d’autres activités. Un des exemples les plus connus est l’église de Lasauvage, qui fonctionne désormais comme un centre culturel. D’autres églises désacralisées doivent être transformées en musée ou en salle des fêtes.
Les églises que le Kierchefong cède aux communes ne constituent pas une source de revenus. La loi de 2008 impose au fonds de proposer l’édifice pour l’euro symbolique aux communes intéressées.
Entretien des églises
L’entretien des 146 édifices religieux appartenant au Kierchefong doit être entièrement financé par les fonds générés grâce aux dons, collectes, legs et loyers. Depuis 2018, une somme de trois millions d’euros a été investie dans la restauration des églises. Cet argent a été reparti sur 250 projets différents. En partie, les paroisses et fabriques d’église ont pu bénéficier de subsides.
Avec la flambée actuelle des prix de l’énergie, le Kierchefong se penche sur des solutions pour éviter que le patrimoine présent dans les différents édifices soit endommagé en raison de l’impossibilité de chauffer convenablement les églises concernées. Il espère que les communes seront disposées à donner un coup de pouce financier aux fabriques d’église afin d’éviter le pire. Les réflexions du côté du fonds n’ont cependant pas encore abouti.
Gestion des dons et legs
À côté des loyers générés par le patrimoine immobilier, le Kierchefong dépend fortement des revenus constitués de dons, de collectes et de legs. En 2021, les revenus liés au religieux ont atteint les 4,1 millions d’euros, dont 3,5 millions d’euros qui sont exclusivement issus du trio dons-collectes-legs.
En moyenne, les revenus liés au religieux constituent la principale source de revenus des fabriques d’église (54 %), suivis des revenus liés à l’immobilier (33 %). Les autres revenus constituent, en moyenne, 13 % de l’argent récolté pour faire fonctionner la fabrique d’église.
Côté dépenses, les charges liées à l’immobilier représentent, par contre, 31 % du budget moyen d’une fabrique d’église. Suivent les charges de gestion (21 %) et les charges salariales (14 %).
Les dons peuvent servir à restaurer un orgue ou un chauffage.