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Etats-Unis: une fusillade dans une boîte gay fait au moins cinq morts


Le club se dit "bouleversé par cette attaque insensée contre notre communauté". (Photo : Pixabay)

Un homme est suspecté d’avoir ouvert le feu dans la nuit de samedi à dimanche dans une discothèque LGBTQ à Colorado Springs aux Etats-Unis, tuant au moins cinq personnes et blessant 18 autres, a annoncé la police.

« Il y a eu une fusillade dans une boîte locale ce soir. Nous avons dix-huit personnes blessées et cinq tuées », a déclaré une porte-parole de la police, Pamela Castro, prévenant que ce bilan était susceptible d’évoluer. Les blessés ont été transportés dans divers hôpitaux du Colorado, un Etat du centre du pays.

Des policiers intervenus à la suite d’un appel vers 23H57 locales (06H57 dimanche) faisant état d’une fusillade en cours dans cette boîte locale, nommée le Club Q, « ont localisé à l’intérieur un individu que nous pensons être le suspect », a-t-elle poursuivi.

De son côté, le Club Q a remercié pour la rapidité de leur réaction « les clients héroïques qui ont maîtrisé le tireur et mis fin à cette attaque haineuse », selon un message posté dimanche sur Facebook. Le club se dit « bouleversé par cette attaque insensée contre notre communauté ». Le club avait annoncé samedi un événement LGBTQ, une soirée « avec toutes sortes d’identités de genres et de numéros » à l’occasion de la Journée du souvenir trans célébrée le 20 novembre internationalement.

Le précédent tragique d’Orlando

La police de Colorado Springs a annoncé prévoir une conférence de presse en début de matinée dimanche sur la fusillade. Le 12 juin 2016, un Américain d’origine afghane, Omar Mateen, avait tué 49 personnes et blessé une cinquantaine d’autres dans une boîte gay d’Orlando (Floride, Sud-Est), le Pulse. Le président américain Joe Biden avait marqué l’an dernier le cinquième anniversaire du massacre d’Orlando en annonçant que le club allait devenir un mémorial national.

Les Etats-Unis paient un très lourd tribut à la dissémination des armes à feu sur leur territoire et à la facilité avec laquelle les Américains y ont accès. Le pays compte davantage d’armes individuelles que d’habitants: un adulte sur trois possède au moins une arme et près d’un adulte sur deux vit dans un foyer où se trouve une arme.

La conséquence de cette prolifération est le taux très élevé de décès par arme à feu aux Etats-Unis, sans comparaison avec celui des autres pays développés. Environ 49.000 personnes sont mortes par balle en 2021, contre 45.000 en 2020, qui était déjà une année record. Cela représente plus de 130 décès par jour, dont plus de la moitié sont des suicides. Ce sont toutefois les fusillades à nombreuses victimes qui marquent le plus les esprits.

L’histoire américaine récente est en effet jalonnée de tueries, sans qu’aucun lieu de la vie quotidienne ne semble à l’abri, de l’entreprise à l’église, du supermarché à la discothèque, de la voie publique aux transports en commun. Un de ces massacres, commis dans un lycée en Floride le 14 février 2018 à Parkland, a déclenché un vaste mouvement national, avec la jeunesse en fer de lance, pour exiger un encadrement plus strict des armes individuelles aux Etats-Unis.

Mais, malgré la mobilisation de plus d’un million de manifestants, le Congrès des Etats-Unis n’a pas adopté de loi ambitieuse, nombre d’élus étant sous l’influence de la puissante National Rifle Association (NRA), le premier lobby américain des armes.

De fait, dans un pays où la possibilité de détenir une arme à feu est considérée par des millions d’Américains comme un droit constitutionnel fondamental, les seules avancées législatives récentes restent marginales, comme la généralisation des contrôles d’antécédents judiciaires et psychiatriques avant tout achat d’arme.