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Europe, immigration, Chine, Iran… les autres temps forts de la déclaration de politique étrangère


A la Chambre des députés, Jean Asselborn a donné les grandes directions de la politique étrangère du Luxembourg. (Photo : Editpress/Fabrizio Pizzolante)

Au-delà de la question de l’Ukraine, le ministre Jean Asselborn, a évoqué de nombreux autres sujets lors de sa déclaration sur la politique étrangère.

La faille migratoire

L’UE a retrouvé sa solidarité pour gérer l’arrivée de plus de 6 millions de réfugiés de guerre ukrainiens. «Une réponse européenne coordonnée en termes de migration est possible, à condition que la volonté politique soit présente», clame Jean Asselborn. Cette volonté politique ferait par contre toujours défaut pour gérer l’accueil des migrants non ukrainiens.

Au moment où les flux migratoires se renforcent à nouveau, «il nous faut urgemment donner de nouvelles règles au sein de l’UE pour assurer une gestion ordonnée, automatique et obligatoire de la migration».

Deux tiers des États membres refusent toujours d’accueillir des réfugiés relocalisés.

L’élargissement de l’UE

Dix pays possèdent une option pour intégrer l’UE. Quand et comment? Jean Asselborn plaide pour une application stricte des critères d’adhésion. Dans ce contexte, le Luxembourg continue à soutenir les préparatifs dans les pays des Balkans occidentaux. Pour renforcer leur «crédibilité», les candidats devraient s’allier aux sanctions décrétées contre la Russie. «On ne doit pas permettre à des acteurs qui ne partagent pas nos valeurs de remettre en question les avancées réalisées par ces États», souligne le ministre.

Néanmoins, le moment ne serait pas opportun d’ouvrir la renégociation des traités européens : «Le risque de dissonances est trop important.»

La révolte en Iran

«Le combat au quotidien des jeunes Iraniennes mérite notre plus profond respect», souligne Jean Asselborn, qui évoque une «révolte énorme». Tout espoir d’ouverture en Iran serait révolu. «La répression par les autorités iraniennes s’est transformée en une véritable tyrannie militaire», poursuit-il, tout en citant nos confrères du Monde : «À chaque contestation, la République d’Iran n’a qu’une réponse : elle tue».

Les récents événements rendraient «impensable» une reprise des négociations sur l’accord sur le nucléaire : «Il faut faire face à la réalité que le régime des ayatollahs pourrait disposer sous peu de l’arme la plus meurtrière qui existe.»

La Chine, un «partenaire»

Malgré des tensions, le Luxembourg plaide pour ne pas rompre les ponts avec Pékin. «Il nous faut tout faire pour éviter la reconstitution de deux blocs opposés», souligne Jean Asselborn. La proximité avec Moscou ne doit pas cacher le fait que la guerre en Ukraine «a aussi des conséquences négatives sur la Chine».

Le Luxembourg célèbre cette année le 50e anniversaire de l’établissement de relations diplomatiques avec la Chine. «Un tel partenariat doit permettre d’évoquer aussi des sujets plus critiques», affirme le ministre. La Chine devrait rester un «partenaire» qui est notamment «indispensable pour lutter contre le réchauffement climatique».

Les autres guerres

La liste est longue : Afrique de l’Ouest, Éthiopie, Syrie, Yémen. «La guerre en Europe ne doit pas nous faire oublier que dans de nombreux autres endroits, des guerres ont lieu, avec un énorme impact humanitaire», insiste Jean Asselborn. Il fait référence aux famines, mais aussi aux effets du changement climatique avec d’importantes inondations. La propagation de maladies infectieuses serait un autre facteur.

«L’UE est amenée à trouver aussi des solutions pour ces crises. Les valeurs pour lesquelles se battent les Ukrainiens sont les mêmes qui doivent nous amener à s’engager aussi dans les autres régions de la planète», souligne Jean Asselborn.