BGL Ligue [7e J.] Le Fola dans la douleur

Le RM Hamm Benfica a produit un jeu tellement fantastique en deuxième période, remontant deux buts au Fola, qu’on a presque du mal à accepter qu’il ait perdu ce match.

Bensi a surgi sur une remise de Rani pour arracher un succès alors que lui et ses coéquipiers semblaient totalement perdus sur le terrain.

On ne sait pas encore vraiment de quoi, ou de qui, il faut le plus s’enthousiasmer au sortir de ce fabuleux Hamm – Fola. De ces Benfiquistes qui proposent un jeu époustouflant, à la barcelonaise, fait de redoublement de passes et de jeu vers l’avant, capables de mettre le champion en titre minable pendant 45 minutes? Ou de ces Eschois, trimballés comme jamais, mais qui ont encore la lucidité, le calme, l’expérience pour remporter une rencontre qui leur échappe dans les très grandes largeurs?

Hamm, hier, nous a proposé quelque chose de grand, de beau. Une vision du football plus qu’ambitieuse portée par Dino Toppmöller et qui n’a qu’un tort : ça ne gagne pas encore contre les gros de ce championnat.

Bensi, assassin en chef

Hier, ç’aura été par manque de réalisme (deux tiers des 18 tentatives hammoises n’ont pas été cadrées) surtout en seconde période, et par une naïveté assez effrayante défensivement. L’ouverture du score de Hadji pourrait ainsi rentrer à la postérité comme étant le but le plus vite inscrit cette saison en championnat puisqu’on ne joue pas encore depuis 20 secondes quand Da Mata, incroyablement lent à dégager, se fait devancer par Bensi, qui glisse à Françoise dans la profondeur. Ce dernier prend son temps pour attendre que son avant-centre coupe dans l’axe (0-1, 1re).

Il y a eu aussi cette relance contrée de Clément (par Hadji encore) après deux minutes, qui aurait pu se transformer en doublé. Puis cette remise involontaire de Da Mata plein axe pour Hadji, qui aurait pu se transformer en triplé si le Franco-Marocain n’avait pas tiré au-dessus. Hadji ne tentera donc pas sa chance après s’être fait sécher dans la surface par Arantes : c’est Françoise qui prend le portier hammois à contre-pied (0-2, 19e).

Toppmöller a tenté un coup. Laisser Stumpf sur le banc et évoluer avec un milieu de terrain en losange qui se montré très intéressant sur les lancements de jeu. Jeff Strasser reconnaîtra d’ailleurs que lors de cette «première mi-temps maîtrisée», son Fola «a concédé des occasions qui auraient pu être décisives si Hamm avait eu plus de réussite». Notamment une tête décroisée de Mertinitz juste au-dessus (15e).

Rien ne nous a préparé, toutefois, a ce qui va se passer au retour des vestiaires. Aux entrées en jeu, côté hammois, de Umlauf et Stumpf, à un retour à du très classique au niveau du schéma de jeu. Ribeirinho prend les choses en main et toute la belle organisation des Eschois vole en éclat sous le poids du jeu tout en créativité, tout en fraîcheur, tout en prise de risque de son hôte.

On n’y voit plus que du rouge après le bijou de coup franc en pleine lucarne de Ribeirinho (1-2, 49e). Pinna, qui se lève un ballon à angle fermé, enlève légèrement trop sa volée (50e), Hym relâche un coup franc de Ontiveros (61e), Pinna expédie une tête juste au-dessus (62e) et Stumpf, remplaçant surprise mais entrant survolté, finit par ramener les siens à 2-2 (75e) en s’y reprenant à deux fois.

C’est peut-être à ce moment-là que les Benfiquistes ont péché. Trop naïfs, trop romantiques. Ils ont continué à pousser, à jouer sur l’euphorie de leur évidente supériorité et se sont fait piéger comme des promus sur… une touche remisée par Rani dans le dos d’une défense bien dégarnie. Bensi, qui devient de plus en plus cynique avec le temps, qu’on voit moins qu’avant mais qui pèse d’autant plus dès qu’il touche le ballon, trompait Clément totalement contre le cours du jeu (2-3, 78e).

La logique d’un match nul n’aura vécu que trois minutes. Et ce n’est pas assez pour se dire que Hamm a sa place dans le top 3 de cette Division nationale. Mais assez pour nous laisser à penser qu’en prenant de la bouteille, cette équipe va commencer à faire fantasmer beaucoup de monde au pays.

Julien Mollereau