C’est reparti pour la grand-messe des litanies larmoyantes, des vœux pieux et surtout creux, des grandes promesses qui ne seront jamais tenues, des belles paroles qui s’envoleront dans l’air de plus en plus irrespirable. Les engagements pétris d’ambition seront déjà oubliés au coup de marteau frappé sur la table, sous les applaudissements nourris et les tapes amicales dans le dos. Exercice d’autosatisfecit réussi. Il en restera au moins une photo souvenir. La COP27, conférence mondiale des Nations unies sur le climat, s’est donc ouverte à Charm el-Cheikh, temple du greenwashing pour deux semaines. L’évènement en lui-même est en effet un non-sens écologique. Plus de 120 chefs d’État et de gouvernement défileront dans la station balnéaire égyptienne, avec leurs délégations à rallonge. Rien que pour le Luxembourg, la ministre de l’Environnement sera accompagnée d’une quinzaine de personnes. On n’ose imaginer le cortège des pays de taille plus importante…
Au total, quelque 200 nations seront représentées dont aucune ne parvient à mettre concrètement en œuvre l’objectif martelé depuis sept ans, visant à limiter le réchauffement à 1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle. Soit avant que l’humanité n’en finisse plus de s’intoxiquer aux énergies fossiles. La planète fonce aujourd’hui plutôt vers +2,8 °C. Comme toujours, ce n’est pas du côté des «messies» en beau costume qu’il faut attendre des miracles. Ils nous feront encore prendre des vessies pour des lanternes. Ce sont les initiatives citoyennes qui sauveront nos enfants, peut-être. Ceux qui n’ont pas de pétrole font en revanche le plein d’idées, jusqu’à présent peu soutenues par une finance que l’on dit pourtant plus vertueuse. Difficile d’en voir véritablement la couleur.
Or, des solutions mériteraient d’y accorder un œil moins distrait et d’y prêter une oreille plus attentive. Comme ces entreprises qui commencent à recycler de vieilles voitures pour les débarrasser de leurs moteurs thermiques et les remettre en circulation. Moins polluant que d’en produire de nouvelles. Mais ça n’arrange pas les affaires des constructeurs. Et ce n’est pas la COP27 qui (ré)conciliera les intérêts économiques et climatiques.
Alexandra Parachini