Un Luxembourgeois a été jugé en Lorraine pour avoir pris à partie sa compagne puis des policiers.
L’affaire commence de manière trompeuse. Le 23 avril dernier à Herserange en Lorraine, une patrouille de police constate qu’un véhicule est à l’arrêt en pleine voie de circulation. La conductrice, téléphone en main, redémarre à la vue des forces de l’ordre et va se stationner. Les fonctionnaires la contrôlent. Elle sent fortement la bière, présente une trace sur son front, des marques sur ses avant-bras. Ses collants sont déchirés.
L’automobiliste explique qu’elle vient d’être victime de violences conjugales. Pour la première fois. Son compagnon luxembourgeois lui a notamment déversé le contenu de sa canette dessus et jeté son téléphone au visage. Il vient de quitter le véhicule pour rejoindre, à pied, leur maison. Les policiers se rendent au domicile. Le mis en cause leur ouvre.
« J’aime pas la France, j’aime pas la police »
Questionné sur les faits signalés, il balbutie qu’il ne s’agissait que d’une simple dispute, puis claque la porte. Les fonctionnaires retournent auprès de la victime et l’incitent à déposer plainte. Elle finit par accepter, mais demande à passer par chez elle pour se changer. La patrouille l’accompagne. Sur place, le compagnon multiplie les insultes à l’encontre des policiers. Il va jusqu’à les toiser : «J’aime pas la France, j’aime pas la police. J’ai une Ducati dans le garage, trois terrains en France, des chaussures à 200 euros. Je gagne bien ma vie, pas comme vous!»
À la barre du tribunal judiciaire de Val de Briey, le prévenu reconnaît les faits. «J’étais en arrêt maladie. J’avais mal. J’ai bu. Je sais, c’est pas une excuse…» L’argument ne passe pas. Pour les violences conjugales et les outrages, la substitute du procureur requiert une peine d’emprisonnement de 6 mois, dont 3 avec sursis. Le quadragénaire est finalement condamné à 4 mois de prison assortis d’un sursis probatoire. Obligation lui est faite de se soigner et de suivre, à ses frais, un stage de sensibilisation aux violences conjugales. Il devra également verser 300 euros à chacun des trois policiers qu’il a outragés.
Yannick Pagliuchi
(Le Républicain lorrain)