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[BGL Ligue] Malgré l’urgence, le Fola ne se précipitera pas


Promu entraîneur principal en juin, Miguel Correia n’aura dirigé que 12 matches du Fola. Son ancien adjoint Serge Wolf et le récent retraité Veldin Muharemovic assurent temporairement sa succession. (Photo : luis mangorrinha)

Miguel Correia remercié lundi, le club doyen va préparer Rosport avec Serge Wolf et Veldin Muharemovic. Malgré la dernière place, l’heure n’est pas à la précipitation.

Il l’avait lui-même admis avec beaucoup d’humilité durant la dernière trêve internationale, tombée à point nommé pour un Fola qui venait d’enchaîner quatre défaites (Mondercange, Differdange, Mondorf, Hesperange) en championnat, pour 18 buts encaissés : dans un autre club, Miguel Correia aurait déjà été remercié.

«Après Hesperange (8-1, 7e journée), voire après Differdange (6-0, 5e j.), je pense que la plupart des clubs de BGL Ligue auraient réagi, abonde Pascal Welter, le directeur sportif eschois. Mais on y a cru, on a cru dans notre projet, on a pensé que ça allait fonctionner, jusqu’au dernier moment.»

«Il fallait prendre une décision, provoquer un électrochoc»

Ce dernier moment, celui où l’humain s’est pris le sportif en pleine poire, c’était dimanche à Bascharage où le Fola, battu une semaine plus tôt par le F91 (2-0), a essuyé un sixième revers consécutif en DN sur la pelouse de Käerjeng (3-2). «Il fallait prendre une décision, provoquer un électrochoc», reconnaît Correia.

Lucide, le technicien l’a provoqué lui-même en proposant dès dimanche soir de prendre du recul à sa direction. Celle-ci ne s’est pas débattue, parce que «chacun doit prendre ses responsabilités», rappelle Welter, et que «la loi du sport dit qu’à la fin du compte, c’est avec le coach qu’on discute».

Welter est triste, Correia reconnaissant

Cela n’empêchait pas Pascal Welter de ressentir, hier, «une grande tristesse» : ancien coach des U19 puis adjoint de Sébastien Grandjean, Correia, qui assure ne ressentir «que de la gratitude envers le Fola et les gens du club», faisait partie des meubles au Gaalgebierg. «Je ne sais pas ce qu’on peut reprocher à Miguel, souffle Welter, désolé. Si ce n’est qu’on a perdu six matches de suite.»

Dans un club sacré champion du Luxembourg en 2021 et qui pointe désormais à la dernière place de l’élite, c’est déjà beaucoup, et c’est précisément ce qu’on reproche au technicien, mais il n’est pas le seul fautif, loin de là. Même démantelé durant l’été, l’effectif eschois semble taillé pour autre chose, tout de même, que ce classement indigne de son statut et son rendement récent.

Rappeler les joueurs à leurs responsabilités

«C’est clair qu’on n’est pas à notre place, mais les résultats ne le prouvent pas, tance Pascal Welter. On ne peut pas toujours dire qu’on ne joue pas dans la même cour, regardez Differdange : ils ne sont que quatre points devant nous alors qu’ils nous ont écrasés. On a mal négocié nos matches, on a fait énormément de fautes individuelles.»

Une façon – quand bien même «on est tous coupables, y compris l’encadrement et le comité» – de rappeler aussi les joueurs à leurs responsabilités : «Ils doivent se rendre compte, eux aussi, qu’ils ont perdu quelqu’un de leur famille.»

«Les joueurs ont énormément de pression»

Celle-ci ne s’élargira pas tout de suite : ces prochains jours, c’est Serge Wolf, jusqu’ici adjoint en charge des gardiens mais coach principal à Mondorf, il y a encore deux ans (2020/2021), qui assurera l’intérim, en compagnie notamment du préparateur physique Filipe Martins Flores et du désormais entraîneur des U23, Veldin Muharemovic (115 matches au club entre 2016 et 2022).

«On n’a pas encore d’échanges avec des successeurs potentiels, assurait hier midi Pascal Welter. On ne va pas brûler les étapes. Il faut d’abord définir le profil dont on a besoin pour guider l’équipe. Nous allons assurer le match de dimanche et prendre le temps de la réflexion.»

Un impératif de résultat

Puisqu’il connaît le job, qu’il a également exercé entre autres à Merlebach (2019/2020) et surtout au Swift (2012-2015 puis 2016-2018), et possède la licence UEFA A, Serge Wolf peut-il se poser en recours durable? «Toutes les options sont possibles, mais on n’est pas dans cette réflexion, insiste le directeur sportif. Dès mercredi, on commence à préparer Rosport.»

Avec un impératif de résultat évident, compte tenu du classement du Victoria, avant-dernier avec le même total de points (7). «Si on les laisse filer, c’est inacceptable, prévient Welter. Les joueurs ont énormément de pression.» À voir, désormais, si celle-ci se révélera positive ou néfaste.