Le projet porté par un cabinet d’architectes paysagistes établis à Esch, Papaya, associé aux Allemands de Chora Blau, a remporté le concours d’aménagement de la rue de l’Alzette. La «grande facilité d’utilisation au quotidien et les qualités atmosphériques du projet» ont séduit le jury.
La rue de l’Alzette va connaître son plus grand bouleversement depuis sa transformation en zone piétonnière à l’orée des années 90, qui avait vu l’installation des immenses réverbères qui jalonnent l’artère commerçante.
Le concours d’aménagement de l’emblématique rue de l’Alzette avait été lancé en avril dernier. L’appel à projets avait pour objectif de «conférer à la zone piétonne de plus de 900 mètres une dimension contemporaine en termes d’aménagement de l’espace et ainsi satisfaire les exigences actuelles en matière de bien-être, d’expérience commerciale ainsi que de qualité de vie et d’habitat au centre-ville».
Conservation des célèbres mâts de Peter Rice, maintien du caractère souterrain de l’Alzette, inflexion du caractère commerçant de la rue de l’Alzette pour en faire également un espace de séjour, ajout d’espaces de verdure pour créer de l’ombre, restrictions de circulation aux croisements avec les autres rues : les contraintes du projet étaient posés.
L’Alzette «remonte» à la surface
Parmi les cinq participants sélectionnés, les urbanistes et architectes paysagistes eschois de Papaya et allemands de Chora Blau ont vu leur projet recueillir les suffrages du jury composés, d’une part, de spécialistes de l’urbanisme tant luxembourgeois qu’allemands et, d’autre part, du collège échevinal, rejoint par le président de l’association des commerçants d’Esch.
Pour le jury, le projet présentait plusieurs atouts qui lui ont permis d’emporter le morceau : grande facilité d’utilisation au quotidien, «qualités atmosphériques», simplicité et robustesse, flexibilité et modularité des éléments de mobilier urbain choisis, qui permettent de répondre aux nombreux besoins des usagers et aux différentes exigences d’utilisation de la rue de l’Alzette.
Selon le communiqué publié par la commune d’Esch-sur-Alzette, le projet fait symboliquement remonter l’Alzette à la surface de la rue de l’Alzette sous la forme d’un pavage particulier. Une ligne courbe abstraite de couleur plus foncée que le reste du pavage doit s’étendre de la place de l’Hôtel-de-ville à la place de la Résistance. De plus, la ligne courbe varie dans l’intensité de ses méandres, soulignant ainsi le caractère différencié de la partie large et de la partie plus étroite de la rue de l’Alzette.
Un aménagement thématique pour chaque zone de croisement
Le communiqué poursuit en notant qu’autour de cette « courbe de la rivière » se regroupent des éléments de verdure, des sièges, des espaces de restauration extérieurs et d’autres éléments de mobilier urbain. L’ensemble du mobilier urbain sera réalisé en acier Corten et pourra être déplacé de manière flexible afin de garantir la bonne utilisation de la rue de l’Alzette pour des événements temporaires.
Un élément central du projet est l’aménagement thématique des zones de croisement. Ceux-ci sont conçus sur la base des thèmes « végétation » (croisement avec la rue Dicks), « jeux » (rue Xavier-Brasseur), « eau » (rue de la Libération) et « écoute » (avenue de la Gare).
Chaque carrefour dispose ainsi d’un aménagement individuel très reconnaissable, par exemple avec un jeu d’eau et une fontaine au carrefour formé avec la rue de la Libération ou un petit paysage de collines comme élément de jeu pour les enfants au carrefour formé avec la rue Xavier-Brasseur.
Trois ans et demi de travaux
Les arbres seront également conservés dans leur intégralité et le concept de plantation prévoit un complément de verdure mobile dans la partie étroite de la rue de l’Alzette ainsi que de nouvelles plantations dans les rues secondaires.
Quand peut-on espérer voir cette rue de l’Alzette nouvelle manière? Le chantier, prévu par tronçons, doit commencer mi-2024 et durer trois ans et demi. D’ici là, il reste à le faire approuver par le conseil communal et, dans un premier temps, à le rendre public en l’exposant à l’hôtel de ville à partir du 28 octobre, avant d’y apporter des adaptations.