A priori, ni David Vandenbroeck à Wiltz ni Neil Pattison à Etzella ne sont menacés avant le derby du Nord. Mais ils grognent.
La sortie était décoiffante. Quelques minutes seulement après la défaite contre Pétange (0-2) au Pëtz, David Vandenbroeck a lâché les chevaux comme il sait si bien le faire. C’est souvent positif, toujours constructif. Là, c’est l’émotionnel qui a pris le dessus : «Au 0-1, on se fait avoir comme des gosses derrière, mon entrejeu manque de lucidité et de créativité et la ligne offensive est inexistante. Le comité me demande d’entraîner cette équipe, c’est ce que je fais.» Il n’y a pas une once d’ambigüité dans la déclaration de l’ancien professionnel, confronté comme pas mal de coachs de DN, déjà, à l’entêtante rengaine des résultats qui tardent à arriver. Deux hommes (Bossi et Resende) viennent d’ailleurs de le payer de leurs postes.
A priori, ce ne sera pas le cas du technicien belge, qui malgré ses déclarations, a reçu le soutien appuyé de son président, Michael Schenk, tout entier tourné, désormais vers un derby du Nord qui s’annonce tout aussi tendu que ses prédécesseurs entre le 14e, Etzella et le 12e, Wiltz : «Je peux comprendre le coach! Il n’y a rien pour embellir notre situation : on n’a vraiment pas été bons! Mais je sais que l’entraîneur fait du bon travail et je comprends sa colère. Nous aussi, en tribunes, on se pose beaucoup de questions. Certains joueurs aussi, devraient s’en poser aussi. Mais nous allons régler cela en interne.» Avant le choc au Deich, Wiltz a choisi sa voie. Rester soudé derrière son staff.
Il nous manque la technique, la vitesse, le physique
Est-ce la même chose à Ettelbruck, après un non-match quasi complet à Rosport? À en croire Neil Pattison, hier en milieu d’après-midi, oui : «J’ai discuté avec mes dirigeants après la rencontre et on ne m’a rien dit. Jusqu’à présent, je n’ai pas reçu de coup de fil d’une personne me demandant de passer prendre mes affaires au stade. Après, je n’ai pas encore eu l’expérience du limogeage, je ne sais pas comment ça se passe…» Ses joueurs, si. Certains sont venus le trouver pour lui dire qu’ils ne voyaient pas, eux, ce que ferait un changement d’entraîneur. «Mais après, si le club pense trouver mieux…», accepte le coach.
Qui lui aussi fait une concession majeure à la gestion de son groupe : charger ses joueurs. Dans d’aussi grandes largeurs que l’a fait Vandenbroeck la veille : «Quand on voit le temps qu’on investit en entraînements, c’est frustrant de voir que le résultat est presque égal à zéro. On vient d’inscrire à Rosport notre premier but dans le jeu en neuf rencontres! Devant, on a des joueurs qui ne sont pas de vrais attaquants, il nous manque aussi de la qualité technique, de la vitesse et du physique. Alors si en plus on n’y met pas le mental qu’il faut… Rosport, lui, a les mêmes soucis que nous mais au moins se battait-il. On doit se poser la question : pourquoi, au moins, ne se bat-on pas? Il va falloir prendre des décisions et si pour retrouver le fighting spirit, je dois jouer avec des gamins de 17 ans, je le ferai.»
Moralité, quand un comité préfère ne pas prendre de décision, hâtive ou pas, c’est le coach qui les prend. Ce derby du Nord risque de voir des changements spectaculaires dans les compositions d’équipes…