Une escroquerie aux faux chèques et aux fausses cartes d’identité visant une vingtaine de grandes surfaces a été mise au jour. Quatre prévenus, dont le faussaire présumé, ont été entendus par le tribunal de Thionville. La décision sera rendue le 15 novembre.
Le système était bien rodé. Quatre hommes de 23 à 41 ans ont été jugés par le tribunal correctionnel de Thionville mardi 11 octobre pour avoir escroqué ou tenté d’escroquer 21 grandes surfaces de Moselle, Meurthe-et-Moselle et Meuse entre 2019 et 2020. Un seul était présent. Le plus âgé. L’affaire démarre en 2020.
Plusieurs magasins sont victimes d’escroquerie aux faux chèques et aux fausses pièces d’identité qui déjouent les contrôles de sécurité. Un travail d’orfèvre. Le préjudice est conséquent puisqu’il porte, pour l’essentiel, sur des appareils électroménagers et des bouteilles d’alcool.
Un kit pour 1 500 €
Une enquête de gendarmerie s’ouvre et va rapidement se concentrer autour d’un faussaire de 23 ans, natif de Thionville, déjà condamné pour avoir fourni à des « clients » des « kits » contenant de fausses pièces d’identité et de faux chèques. Dans ses déclarations, le Thionvillois, confondu par sa téléphonie, expliquera aux enquêteurs avoir acheté des (vrais) numéros de comptes bancaires sur le darknet, qu’il a ensuite exploités pour la réalisation des documents contrefaits à l’aide d’une imprimante à encre magnétique. Ces kits (une pièce d’identité et cinq ou six chèques Crédit agricole ou BNP Paribas au même nom), vendus 1 500 €, lui auraient rapporté 25 000 €, toujours selon ses déclarations.
« Je l’ai fait parce que d’autres le faisaient »
Le fournisseur identifié, il ne restait plus aux gendarmes qu’à remonter jusqu’à ses clients, ceux-là mêmes qui auraient escroqué une vingtaine de magasins en six mois.
Le prévenu, l’un des « clients » du faussaire », tente de minimiser son implication à la barre du tribunal. Soupçonné d’avoir utilisé quatre identités différentes, il n’en reconnaît qu’une seule. De la même manière, il déclare ne pas connaître les autres mis en cause en dépit des images de vidéosurveillance les montrant fonctionnant en binôme.
Dix mille euros, c’est ce que ses arnaques lui auraient rapporté. Il explique au tribunal avoir été pris dans un engrenage et devoir beaucoup d’argent. « Je l’ai fait parce que d’autres le faisaient et que ça paraissait facile », indique le père de famille domicilié à Fameck.
Trente mois requis contre le faussaire
Douze mois d’emprisonnement assortis d’un sursis probatoire de deux ans ainsi qu’une amende de 10 000 € ont été requis par la procureure de la République à son endroit. Douze mois et dix mois avec sursis ont également été requis contre ses comparses. Quant au faussaire, qui comparaissait dans ce dossier pour des faits de complicité d’escroquerie en récidive, le ministère public demande trente mois avec sursis probatoire de deux ans.
La décision a été mise en délibéré. Le jugement sera rendu le 15 novembre prochain.