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[Football] Ligue Europa : face à Moris se dresse un grand


Anthony Moris et l’Union Saint-Gilloise retrouvent Braga ce jeudi soir. (Photo archives Jeff Lahr)

Sa dynamique sportive et ses finances le confirment : avec Braga, qu’Anthony Moris et l’Union Saint-Gilloise retrouvent jeudi soir lors de la 4e journée de Ligue Europa, il n’y a plus trois mais quatre gros clubs au Portugal.

C’est un chiffre qui résume à la fois l’ampleur de la perf accomplie jeudi dernier à Braga par Anthony Moris et ses potes, mais aussi la place prise ces dernières années par Braga dans le foot portugais. Avant l’Union Saint-Gilloise, repartie du Stade municipal avec un succès tardif (1-2), son troisième en trois journées en Ligue Europa, seuls le Sporting et Porto, soit les deux derniers champions, avaient signé un résultat positif contre les «Arsenalistas» cette saison.

En l’occurrence un nul en ouverture de la Primeira Liga (3-3) et un large succès (4-1) lors de la 8e journée. En dehors de cela, les Rouge et Blanc avaient remporté leurs huit autres rencontres, six en championnat, dont cinq sans prendre de buts, deux en C3 pour autant de clean sheets… Le tout en plantant 27 fois. «Nous sommes très offensifs tout en étant solides», résumait ainsi Simon Banza, fin septembre dans les colonnes de L’Équipe.

«L’entraîneur a joué ici, il connaît tout le club, les jeunes comme les anciens, et nous transmet son esprit compétiteur, l’ADN du club, poursuivait l’ancien Pétangeois (2017/2018), déjà auteur de 5 buts et 2 passes décisives depuis son arrivée dans le Nord cet été, en provenance de Famalicão. Ici, tout le monde est connecté au projet, du service médical au service communication. Vous sentez qu’il y a du travail derrière les résultats.»

Abonné au top 4 et aux finales

Si cette analyse met en valeur le bon travail d’Artur Jorge (NDLR : aucun lien avec le coach moustachu ayant offert à Porto sa première C1 en 1987 et remporté le championnat de France avec Paris en 1994), promu cet été sur le banc, elle souligne aussi la bonne structuration du Sporting, désormais doté d’un centre d’entraînement digne des plus grands clubs, avec pas moins de huit terrains sur les hauteurs de la ville.

Ici, tout le monde est connecté au projet, du service médical au service communication

De quoi achever de combler l’écart avec les trois géants du foot lusitanien et porter à quatre leur contingent? Si l’on en croit le bilan sportif des «Arcebispos» (Les archevêques) au XXIe siècle, c’est déjà quasiment fait : Braga a terminé 15 des 22 dernières saisons de Liga dans le top 4, dont il n’est sorti que deux fois (8e en 2014 et 5e en 2017) depuis 2010, année de son meilleur classement dans l’élite : une 2e place, qui a précédé une finale de Ligue Europa en 2011, perdue contre Porto.

Dans ce laps de temps, le Sporting, qui n’a fini dans la deuxième partie de tableau qu’une fois depuis 2000 (14e en 2003), a également soulevé deux Coupes du Portugal (2016, 2021) et deux Coupes de la Ligue (2013, 2020), et perdu respectivement une et deux finales dans ces compétitions. Signe de son évolution, le SC Braga est désormais valorisé à hauteur de 85 millions d’euros.

Séduit, le Qatar a investi lundi!

C’est en tout cas ce que suppose le montant déboursé – 18,5 millions d’euros – en début de semaine par QSI (Qatar Sports Investments), l’entreprise qatarienne détenant le Paris Saint-Germain, pour acquérir 21,67 % du capital social du Sporting. Et ainsi devenir actionnaire d’«une petite pépite, un club avec un énorme potentiel, bien géré, régulièrement dans les trois ou quatre premiers au Portugal et qui commence à se faire connaître pour son académie», selon QSI.

Pas question toutefois de faire de Braga un club satellite du PSG – par ailleurs détenteur de parts du club belge du KAS Eupen –, comme peuvent l’être le New York City FC de Maxime Chanot, Troyes, Gérone ou Palerme pour Manchester City, ou le Cercle Bruges pour Monaco. Le président de Braga, Antonio Salvador, n’y tenait clairement pas.

Dans un communiqué, le club portugais, qui a dévoilé récemment des comptes bénéficiaires de 3 millions d’euros sur la saison passée, ce qui n’est pas rien à l’ère postcovid, déclarait ainsi lundi que «cette opération ne produit aucun changement dans la gestion du Sporting Braga, étant garantie l’autonomie totale de décision de l’administration nommée avec le soutien de l’actionnaire majoritaire». Vu la folle progression du club ces deux dernières décennies et sa bonne santé financière, le contraire aurait été assez regrettable.