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Pour le Collectif Réfugiés Luxembourg le pays doit assumer ses responsabilités


Au-delà des adaptations législatives, dont celles concernant le regroupement familial qui seraient à assouplir, le Collectif Réfugiés avance plusieurs pistes pour gérer l'urgence. (Photo : Fabrizio Pizzolante)

Selon le Collectif Réfugiés, le droit d’asile doit aller de pair avec le devoir d’accueillir. Selon lui, le Luxembourg doit assumer sa part de responsabilité.

Si la réponse à la crise des réfugiés est avant tout européenne, le Collectif Réfugiés Luxembourg (ou Lëtzebuergerflüchtlingsrot, LFR) est d’avis que le Grand-Duché a également des éléments de réponse à faire valoir.

Le LFR profite de la conjoncture actuelle pour livrer une nouvelle fois sa position et sa vision de la crise des réfugiés en Europe. Car le LFR «s’occupe depuis des années de questions relatives aux réfugiés», a d’emblée tenu à souligner le porte-parole de l’ASTI, Sergio Ferreira. «Le Collectif entend se positionner politiquement et non émotionnellement», a-t-il poursuivi.

Une chose est claire : les politiques menées actuellement ne rencontrent pas l’approbation du LFR. Il reste en effet beaucoup de chemin à parcourir et le Collectif Réfugiés entend rappeler aux autorités et à la population luxembourgeoise les lacunes de la politique globale d’asile européenne qui souffre cruellement d’une maladie qui pourrait être diagnostiquée comme étant l’absence d’harmonisation des systèmes d’asile des 28 États membres.

«Le Luxembourg a des responsabilités»

Mais cette maladie est curable, ou du moins traitable, selon le LFR, qui soutient et appelle à la mise en œuvre de plusieurs mesures au niveau européen : la création d’une liste unique de pays dits «sûrs», l’ouverture de couloirs humanitaires ou encore une révision du règlement Dublin III (ce texte fixe les critères permettant de déterminer l’État membre responsable de l’examen d’une demande d’asile) qu’il juge «totalement inefficace».

Sur le plan national, le Collectif Réfugiés appelle le gouvernement à assumer sa part de responsabilité. La transposition, en droit national, des directives contenues dans le «paquet asile», entre dans ce cadre. Les deux projets de loi actuellement en discussion au Parlement sont perfectibles, selon le LFR, qui ne se satisfait pas de la sémantique utilisée concernant la notion d’«afflux massif». Selon lui, les expressions «nombre important» et «nombre élevé» relatives aux délais d’enregistrement des demandeurs de protection internationale (DPI) doivent être précisés. Par ailleurs, le LFR revendique, en plus de l’accueil de base qui comprend l’hébergement, un suivi social et psychologique des DPI et la gratuité des transports. De plus, le Collectif Réfugiés milite pour que les DPI soient accompagnés vers le marché du travail, afin qu’ils puissent rapidement atteindre un certain stade d’autonomie.

Claude Damiani