La Conférence nationale des élèves du Luxembourg, qui représente 40000 lycéens au pays, revendique le retour au choix entre cours de morale et cours de religion. Qu’elle soit catholique, juive ou musulmane.
Si le nouveau cours «Vie et société» a été entériné par le ministère de l’Éducation nationale et sera introduit pour la rentrée 2017, les représentants des lycéens veulent qu’il revienne sur sa position.
La Conférence nationale des élèves du Luxembourg (CNEL) a profité de la rentrée scolaire des lycéens, hier, pour faire le point sur les dossiers chauds les concernant et sur l’état des relations qu’elle entretient avec les politiques. Et l’une des grandes nouveautés annoncées est que la CNEL s’est définitivement distancée du ministère de l’Éducation nationale. «La CNEL s’est structurellement réformée et se développe désormais en toute indépendance», a d’emblée fait savoir sa secrétaire générale, Serena Boukelmoun. Cette volonté de se libérer de toute tutelle politique figurait d’ailleurs au rayon de ses grandes revendications depuis de longues années.
Sans aucun doute pour mieux faire pression sur la sphère politique et le ministère de l’Éducation nationale à qui elle lance un appel consistant à revenir sur le bannissement des cours de religion catholique au profit de cours d’éducation aux valeurs à partir de 2017. «Les élèves ont le droit d’avoir le choix!», revendique la CNEL. Et ce choix ne doit pas se limiter à la religion catholique, estiment encore les défenseurs des lycéens. «Toutes les religions doivent pouvoir être enseignées (ou) au moins toutes les religions monothéistes», selon Jean Wivenes, vice-président de la CNEL.
Hormis cette prise de position, la Conférence générale de la jeunesse du Luxembourg explique voir d’un mauvais œil l’un des points inscrits dans l’accord signé entre le ministère de l’Éducation et les syndicats d’enseignants, fin juillet, à savoir le point relatif à la réorganisation des examens de fin d’études. Celui-ci prévoit en effet la suppression de la double correction des épreuves pendant l’année terminale.
Gratuité des transports pour étudiant stagiaire
Mais si la CNEL se montre critique sur ces deux dossiers, elle salue certaines garanties obtenues auprès des autorités dans le domaine du transport scolaire. «Nous avons eu une entrevue avec le ministre en charge des Transports, François Bausch, et le secrétaire d’État à l’Éducation nationale, Marc Hansen. Ils nous ont fourni toutes les garanties pour que les élèves du secondaire bénéficient de la gratuité du transport, lorsqu’ils effectuent un stage professionnel (trajet allez-retour vers le lieu de stage), mais aussi quand ils se rendent à une réunion de la CNEL, en tant que membres de celle-ci», a souligné Jean Wivenes.
Mais outre ce point de réjouissement, la CNEL a avant tout formulé des réserves quant aux politiques menées. À l’instar de sa vision réprobatrice du texte de réforme de la formation professionnelle, actuellement sur la table. Car si elle rejoint le gouvernement sur la nécessité d’une réforme dans le secteur, elle tient une ligne différente sur le fond et s’inquiète par ailleurs des interprétations différentes qui sont faites en fonction de chaque lycée.
Ainsi, sur le fond de la réforme annoncée, la Conférence estime, entre autres, qu’elle rend incompatible le système luxembourgeois et celui des écoles supérieures étrangères. Car le nouveau texte ne reprend plus un système de notes validées en points.
Quant à la problématique liée aux différentes interprétations faites par chaque lycée, elle appelle «le gouvernement à veiller à ce que tous les lycées appliquent correctement la réforme, avec les mêmes critères, une fois la loi adoptée!»
Claude Damiani