COUPE DE LUXEMBOURG (2e TOUR) Marc Theisen va vivre son premier match de président de la Jeunesse à Perlé. Il veut en revenir avec de nouvelles bases.
Votre tout premier match en tant que président de cette vénérable institution vous amène au nord-ouest contre un nain du pays. La Vieille Dame, désormais en difficulté autant sportivement qu’économiquement, va moyennement bien. Qu’attendez-vous de ce déplacement ?
Marc Theisen : J’ai eu beaucoup de discussions toute cette semaine avec le coach, notre capitaine et quelques joueurs, pour leur dire que beaucoup de gens allaient venir les voir à Perlé. Il faut donc qu’ils y montrent le visage digne d’une équipe de DN. Au-delà d’une réaction d’orgueil, je veux voir une équipe qui est en confiance et qui a envie. Surtout, on doit voir la différence.
Je suis un grand fan de rugby et j’adore voir des matches avec de grandes différences, comme Nouvelle-Zélande – Tonga parce que c’est là qu’on peut voir à quel point les automatismes font des différences. Si là, sur ce genre d’opposition, tu ne trouves pas des facilités, alors qu’est-ce que ça va être quand tu reviendras au championnat et que tu joueras le RFCU, Strassen, Pétange…
Vos joueurs, comment vont-ils ?
En tant que président du COSL pendant onze ans, mon rôle a souvent été d’encourager nos athlètes, surtout dans les moments difficiles. David Fiegen, Andy Schleck, Gilles Muller… C’est ce qu’il faut faire aujourd’hui à la Jeunesse. Les joueurs doivent ressentir de nouveau l’intérêt de leur comité, sa présence.
Et puis ils doivent se rendre compte, de la même manière que nos supporters, qu’on ne peut vendre l’image de la Jeunesse, de cette institution, qu’avec des résultats et un maximum de monde au stade. C’est une de mes idées que de vouloir « vendre« ce mythe aux sponsors, de le monnayer, de faire de la Frontière une plateforme. C’est pour ça : il faut que les gens viennent au stade!
Je rends des services en nature
Marc Theisen et ses réseaux, c’est l’assurance d’augmenter les ressources ? Car de toute façon, vous n’investirez rien à titre personnel ?
Non, c’est clair, je le dis et je le redis : je ne vois ma fonction de président que d’une façon très classique. Je suis un administrateur. Mon rôle, c’est de gérer, de trouver des financements, des donateurs, des sponsors sans qu’il y ait aucun risque de confusion. Et non, ce ne sera pas plus facile avec moi à la présidence qu’avec un autre.
Oui, un nom comme le mien ou celui du vice-président, Jean-Claude Conter, ouvre des portes mais ce n’est pas pour autant que les gens vont nous confier leur argent. Par contre, pour ce qui est de mon apport personnel, dans le cadre de toutes les erreurs contractuelles qui ont été commises dans le passé, j’amène mon expérience professionnelle. Sinon, il nous faut des juristes, des avocats et ça coûte de l’argent. Je rends des services en nature.
Vous avez des raisons d’être optimiste ?
Il y avait plus d’une centaine de personnes à notre assemblée générale. On a un énorme capital : notre histoire, ce stade et tous ces gens. Mais il ne faut pas s’attendre à des miracles non plus. Soyons réalistes : le passé, c’est le passé. Le palmarès, ça ne compte pas, avoir joué le Bayern, ça ne compte pas. Tout ce qu’on peut faire, c’est honorer ce que les gens ont fait, ne pas laisser périr cela. Mais quand j’entends dire que la Jeunesse doit redevenir ce qu’elle était dans les années 70, je dis non. Ce n’est pas ça que nous devons avoir en tête.
Quand vous rachetez une maison de maître des années 50, avec vos petits moyens, vous ambitionnez juste de pas trop mal y vivre! Nous avons actuellement une équipe qui va se battre dans le dernier tiers du championnat et l’idée est d’en faire une équipe qui joue le premier tiers. Mais avant, on doit restructurer tout un club, le rendre de nouveau efficace, bien gérer les dépenses, réduire le budget…