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Elle produit de faux certificats de maladie pour suivre un stage


Pour pouvoir suivre un stage, L. a produit de faux certificats de maladie. Et elle ne s’est pas arrêtée là.

Pour pouvoir suivre un stage, L. a fait croire à son employeur qu’elle était malade. Chargée de cours à l’époque des faits, elle est accusée de faux et usage de faux.

L. a prétendu devoir être opérée pour pouvoir aller suivre un stage d’un mois. Pour justifier cette absence à son employeur, elle a livré cinq certificats médicaux de quatre médecins différents. Des certificats à l’apparence plus que douteuse, selon les enquêteurs, et qui ont éveillé les soupçons de son nouvel employeur, le ministère de l’Éducation nationale, qui dépose plainte. La police est saisie de l’affaire en mars 2019. La machine judiciaire se met en route et les enquêteurs découvrent que la jeune femme ne s’est pas contentée de falsifier des certificats médicaux.

La prévenue venait de signer son premier contrat de travail comme chargée de cours – elle devait travailler jusqu’au mois de février avec la possibilité que son contrat soit prolongé jusqu’au mois de juin – quand l’établissement dans lequel elle avait fait ses études lui a rappelé qu’elle devait suivre un stage pour compléter sa formation. En situation financière précoce à l’époque, selon son avocat, la jeune femme, pour ne pas perdre son salaire et pouvoir suivre son stage, a inventé l’opération et envoyé les faux certificats médicaux. L. a reconnu et regretté les faits à la barre de la 12e chambre correctionnelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg, hier.

Lors de l’enquête, les policiers ont découvert que L. avait également falsifié des contrats de travail et des fiches de salaire pour obtenir des prêts auprès de deux établissements financiers en Belgique et au Luxembourg. L’un des deux établissements a refusé la demande après avoir découvert des clauses afférentes à un contrat à durée déterminée dans ce qui devait passer pour un contrat à durée indéterminée, raconte l’enquêteur principal pour illustrer une certaine forme d’amateurisme avec laquelle les falsifications ont été réalisées.

Interrogée par le président de la chambre correctionnelle, L. explique avoir eu l’idée des faux certificats médicaux uniquement. Un ami de son ancien compagnon serait à l’origine de l’idée de l’escroquerie concernant les demandes de prêts. Cette même personne se serait chargée, selon la prévenue, de réaliser les faux documents. Tout comme l’ancien compagnon de la jeune femme, elle aurait disparu sans laisser de traces au début de l’enquête. Un mandat d’arrêt européen a été lancé à l’encontre des deux hommes. Son ex-compagnon a été extradé au Luxembourg la semaine dernière, a indiqué la représentante du ministère public.

L. aspire à une vie normale

Cette dernière estime que la jeune femme, en aveux depuis le début de la procédure, a bien commis des faits de faux et usage de faux ainsi que d’escroquerie et a demandé au tribunal de la retenir en tant qu’ «auteur principal des faits». L. a «montré un certain talent pour l’escroquerie», a estimé la magistrate. «Malgré le fait d’avoir perdu son travail à la suite de l’usage de faux certificats, elle a continué pour obtenir un prêt de 10 000 euros et a recommencé un mois plus tard dans un autre établissement bancaire.» 10 000 euros dont elle n’aurait pas vu la couleur puisque son ancien compagnon les aurait utilisés pour s’offrir une «Porsche de 2006». «Elle n’a pas tiré de leçon des conséquences de ses actes», a poursuivi la représentante du ministère public. «Ce n’est pas exactement l’attitude que l’on attend d’une personne chargée de l’éducation d’enfants.»

En raison de la durée, de la multiplicité et du but purement lucratif de ses actes, la représentante du ministère public a requis une peine de 24 mois de prison à l’encontre de la jeune femme et ne s’est pas opposée à un sursis partiel. Me Lehnen, l’avocat de L., a plaidé en faveur d’une peine plus courte ou de travaux d’intérêt général. Il a rappelé la situation précaire de la jeune femme avant ce premier contrat à l’Éducation nationale et l’emprise qu’elle aurait subie de la part de son ancien compagnon. Elle aurait depuis repris sa vie en mains, serait devenue une excellente enseignante et aurait remboursé une partie du salaire indûment perçu et du prêt.

L. l’a assuré aux juges : aujourd’hui, elle aspire à une vie normale. Elle sera fixée sur son sort le 13 octobre prochain.

Un commentaire

  1. super, les chargés de cours sans diplômes, de l’éducation nationale! merci Meisch de laisser des criminels enseigner nos enfants !!!