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Soins d’urgence

Une nouvelle tripartite s’est ouverte hier au château de Senningen. Après les discussions en ordre dispersé et en tête-à-tête de ces dernières semaines, c’est l’heure des choses sérieuses. Les lignes ont bougé depuis le 31 mars, date de la dernière grande rencontre de ce type qui avait débouché sur un accord et… une grande colère de l’OGBL. Le premier syndicat du pays avait quitté la table des négociations en claquant la porte et sans parapher le précieux document. Il n’allait pas assez loin pour protéger tous les habitants du pays. Depuis, l’inflation a continué de progresser et devrait poursuivre sur sa lancée bien après la fin de l’année. Les ménages ont vu au fil des mois leur pouvoir d’achat être rogné encore et toujours. Il était donc grand temps de procéder à une mise à jour des initiatives du gouvernement pour permettre aux personnes les plus exposées de garder la tête hors de l’eau et à tous les autres de traverser cette énième épreuve.

Surtout que rien ne laisse présager la fin de cette crise mondiale mélangeant allègrement reprise postcovid et déstabilisation géopolitique. Dans l’est de l’Europe, la Russie martyrise toujours l’Ukraine à défaut de pouvoir envahir le pays. Poutine ne voulant pas lâcher sa proie, le conflit s’enlise et ajoute de l’instabilité à un monde qui semble devoir choisir son camp entre deux grands blocs antinomiques. Une situation qui a son corollaire : la crise énergétique alors que l’hiver approche.

Si les cours du pétrole ont retrouvé une certaine quiétude, les prix à la pompe font toujours grincer autant les dents. D’autant plus que les gouvernements de nos voisins ont pris des mesures qui font que l’essence et le diesel sont parfois moins chers de l’autre côté de la frontière. Preuve que les choses ont bien changé depuis la fin du mois de mars dernier! Et dès le 1er octobre, le prix du gaz va augmenter d’au moins 80 % et celui de l’électricité de 35 %. Il va falloir amortir le choc et aider à la fois les particuliers et les entreprises, grandes ou petites. Les discussions de la tripartite ont débuté hier et c’est un immense chantier qui attend les participants. Mais le temps presse, le Grand-Duché a besoin de soins d’urgence.