Les positions ne pourraient pas être plus opposées. Lundi, le syndicat d’enseignants SEW/OGBL est monté au créneau pour fustiger point par point les nouveaux concepts pédagogiques qui seront introduits lors de cette rentrée des classes 2022/2023. Le ministre de l’Éducation nationale, en place depuis fin 2013, défend lui bec et ongles les initiatives prises visant à offrir une «éducation de qualité pour tous».
Qui dit vrai? Claude Meisch est incontestablement un bon orateur. Les explications livrées hier matin lors de sa conférence de presse de rentrée semblent être cohérentes et adaptées à l’hétérogénéité de la population scolaire du Luxembourg. Le mot d’ordre est de diversifier l’offre afin de permettre à chaque élève d’exploiter au mieux son potentiel et de décrocher un solide diplôme de fin d’études. Le ministre libéral estime qu’il existe bien un fil rouge dans sa longue liste de réformes, innovations et nouveaux concepts, développés et introduits au fil des années.
Le camp syndical affirme par contre que les élèves, leurs parents, mais aussi les enseignants ne savent plus à quel saint se vouer. Le principal reproche formulé est l’absence de dialogue constructif avec le ministère de tutelle. Au lieu d’un véritable échange, les réunions se limiteraient à une simple présentation de mesures déjà entérinées.
Au moins sur un point, on peut donner pleinement raison aux syndicalistes. L’enseignant doit se sentir impliqué pour assumer au mieux sa tâche. Le ministre Meisch semble avoir compris le besoin de revaloriser le personnel éducatif en annonçant, hier, une «offensive» pour former et recruter davantage d’enseignants, mais aussi d’éducateurs qualifiés.
Le très contesté recrutement de «Quereinsteiger», soit des détenteurs d’une formation de base sans lien avec les études pédagogiques, arrive à échéance. Une formation universitaire sera désormais obligatoire pour pouvoir enseigner, même sans avoir suivi de formation en sciences de l’éducation.
Est-ce que cela sera suffisant pour réconcilier les deux camps? En tout cas, tout n’est pas mauvais, car les taux de réussite aux examens de fin d’études restent stables, même s’ils pourraient être plus élevés. Le défi pour cette nouvelle année scolaire est clair.