Avions-nous, citoyens européens, réellement besoin que Vladimir Poutine ferme le robinet de gaz pour nous décider à économiser l’énergie et à ne plus la considérer comme acquise ? La situation est des plus ironiques. L’esprit embrumé par les vapeurs de gaz et le confort, nous avions oublié qu’enfants, en hiver, nous portions des pulls qui grattent à l’intérieur des maisons parce que les pièces n’étaient pas toutes chauffées à 26 degrés
Aujourd’hui, on traîne en t-shirt. Et les grands-mères qui demandaient immanquablement si nos pères étaient millionnaires quand nous quittions une pièce en laissant une lampe allumée ? À l’époque, il n’était pas encore question d’économiser l’énergie pour le climat. C’est venu plus tard avec la pub des ours polaires sur leur bout de banquise qui fondait parce qu’on laissait les appareils électriques en veille. Les grands-mères et les ours polaires ont traumatisé moins de générations que les pulls qui grattent, apparemment.
Nous voilà collectivement forcés de questionner et de repenser notre consommation d’énergie. Un seul homme va réussir là où les marches pour le climat et le confinement pendant le covid ont échoué. Un seul homme et les limites de nos finances. Car, avouons-le, si la plupart des gens font des économies d’énergie, ce n’est pas en premier lieu pour l’enjeu climatique. Il n’y a jamais eu autant de monde dans les bus de la ville de Luxembourg que depuis l’explosion du prix des carburants. Et, pourtant, les transports en commun sont gratuits depuis plus de deux ans.
Le retour à la nature constaté pendant le confinement aura été de courte durée. Là où certains réclament des mesures plus contraignantes, d’autres ont oublié la loi de l’offre et de la demande et accusent le gouvernement de les étrangler en les obligeant «encore» à faire des économies.
Comprenne qui pourra. N’empêche que ce grand climatosceptique qu’est Vladimir Poutine pourrait bien servir d’accélérateur à la transition énergétique en Europe. La pression russe nous force à changer des habitudes que nous aurions dû modifier il y a belle lurette.
Enfin un édito digne de ce nom !
bravo