Les violents combats autour de la ville de Kherson se poursuivent dans le sud de l’Ukraine. Kiev a décidé d’une contre-offensive afin de reprendre la cité occupée par les forces russes depuis quasiment le début de la guerre. Une guerre qui a commencé depuis plus de six mois maintenant. Les informations sont toujours aussi difficiles à obtenir pour savoir comment se déroule cette bataille. Une chose est sûre : elle est meurtrière des deux côtés. Une partie de l’armée russe qui se trouvait dans le secteur semble coupée de ses arrières et l’armée ukrainienne utilise largement ses nouveaux moyens d’artillerie donnés par les pays occidentaux pour infliger de sévères dégâts. Moscou aurait envoyé des renforts depuis la Crimée, mais les détails de l’opération restent largement inconnus.
En naviguant sur les réseaux sociaux par contre, certains semblent savoir tout ce qui se passe sur le terrain depuis leur salon. Les uns affichent des petits drapeaux ukrainiens, les autres des petits drapeaux russes et s’affrontent allègrement… mais seulement sur les plateformes virtuelles. Ils donnent des conseils stratégiques, refont l’histoire du monde à leur avantage. Chaque annonce, chaque tweet, chaque vidéo est l’occasion pour eux de dévoiler leur vérité. Le Kremlin le dit, donc c’est que c’est vrai! Kiev l’a annoncé, donc c’est forcément la vérité. Certaines vidéos circulent, comme ces avions volant à basse altitude. Ils sont décrits comme tantôt russes, tantôt ukrainiens par ces adeptes de la guerre 2.0 qui s’extasient devant des tirs de missiles ou des canons qui ouvrent le feu. Ces brigades de la désinformation numérique (parfois malgré eux) n’hésitent jamais à donner leur point de vue géopolitique sur la crise en s’appuyant sur des informations twittées on ne sait d’où, par on ne sait qui. Tout est quasiment pris pour argent comptant… tant que ça va dans le sens de leur «réflexion» ou dans le sens de leur camp adoré.
Mais la guerre n’est pas un match de foot où les supporters doivent brailler pour faire gagner leur équipe. Depuis plus de six mois, le conflit a fait des dizaines de milliers de morts. Des Ukrainiens et des Russes qui s’entretuent devant un public qui agite ses petits drapeaux sur les réseaux sociaux.