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[BGL Ligue] Deville n’est «pas venu au Swift pour finir deuxième»


Les choses étaient claires : si retour au pays il devait y avoir, ce ne pouvait être qu’au sein de son club formateur, le Swift. (Photo Joé Weimerskirch)

Quinze ans après son départ, Maurice Deville est rentré à Hesperange mercredi. Pour se poser, mais pas se la couler douce : le trentenaire reste très ambitieux pour son Swift, opposé dimanche à Strassen et qu’il entend guider au sommet de la BGL Ligue.

Les premiers contacts remontaient à l’an dernier. Depuis, d’autres clubs grand-ducaux ont tenté leur chance auprès de Maurice Deville mais pour l’international luxembourgeois (61 sélections, 3 buts), les choses étaient claires : si retour au pays il devait y avoir, ce ne pouvait être qu’au sein de son club formateur, le Swift, qu’il a officiellement rejoint mercredi, quelques semaines après la fin de son contrat à Sandhausen (D2 allemande). Ce, avec l’ambition de s’y installer, son contrat de quatre ans en atteste, et de le guider au sommet du football luxembourgeois. Entretien avec un trentenaire toujours aussi déterminé.

Vous allez disputer sous peu votre premier match de BGL Ligue à 30 ans. Jouer ici faisait-il partie de votre plan de carrière, ou même de vos plans au début de l’été?

Maurice Deville : Bien sûr, j’ai toujours dit qu’un jour, je reviendrais. C’est une chose très positive que je fasse mon premier match de DN seulement à 30 ans : ça montre qu’avant ça, j’ai tout donné et que j’ai fait une bonne carrière. Je suis très content d’avoir joué 15 ans en Allemagne, ce n’était pas si facile mais au bout du compte, j’ai réussi. Maintenant, je reviens au Luxembourg pour devenir champion.

Ce retour au pays, c’est donc un choix totalement assumé, pas un petit aveu d’échec?

J’ai eu une très bonne fin en Allemagne, où j’ai rejoué en D2 les six derniers mois. Quand je suis arrivé, Sandhausen était 17e, sur le point de descendre, et je suis toujours entré en jeu (12 matches). Ça montre que l’entraîneur comptait sur moi pour se maintenir. On a gagné beaucoup de matches, et on n’en a perdu que deux quand j’étais sur le terrain, ça montre aussi que j’ai fait mon boulot. Je suis très content qu’on se soit maintenus. J’ai tout donné mentalement et physiquement pour ça, quitte à m’entraîner avec des douleurs mais je voulais aider l’équipe. C’est donc une bonne fin de carrière en Allemagne. Redevenir un joueur de D2, c’était un grand rêve après quelques années difficiles. Personne ne pensait que j’y reviendrais, mais je l’ai fait et c’est une grande chose pour moi.

Votre retour est-il aussi le signe que le championnat a progressé? À 25 ans, vous n’auriez sans doute pas envisagé de revenir…

Oui, on l’a vu avec Dudelange, qui a réussi le grand exploit d’aller deux fois en phase de groupes de la Ligue Europa ces dernières années. Je ne connais pas les petites équipes, mais les grands clubs comme le F91, Niederkorn ou Hesperange sont montés dans le ranking. Je connais aussi beaucoup de joueurs au Swift, et je connais leurs qualités, comme Smaïl Morabit, avec qui j’ai joué en Allemagne.

Redevenir un joueur de D2, c’était un grand rêve. Personne ne pensait que j’y arriverais, mais je l’ai fait

Pour le coup, il fera partie de vos concurrents, dans un secteur offensif hyper-étoffé. Pardonnez-nous cette question, vu votre statut d’international, mais : craignez-vous la concurrence? Avez-vous reçu des garanties de temps de jeu?

Je n’ai eu aucune garantie, mais si je suis à mon niveau, je sais que je peux jouer et aider l’équipe, c’est le but. Il y a beaucoup de bons joueurs, mais il y a peu de grands gabarits de mon profil dans le cadre. Je peux apporter une touche spécifique à l’équipe, mais je veux gagner ma place à l’entraînement, pour mes qualités, pas juste grâce à mon profil.

Savez-vous à quel poste Pascal Carzaniga compte vous utiliser?

Dans son 4-3-3, je peux jouer aux trois positions de devant, mais ça dépend de qui est disponible et en forme. Par exemple, Rayan Philippe est impeccable à gauche en ce moment! Ma préférence, c’est de jouer côté droit, mais on verra. Il faut déjà que je m’entraîne une semaine complète pour revenir dans le rythme, je n’ai pas joué depuis le 15 juin. Je n’ai pas la pression de jouer dans deux jours. J’aurai besoin de deux semaines pour être à 100 %, je pense.

D’un côté, être au Swift va vous permettre d’avoir du temps de jeu et de l’autre, Luc Holtz s’appuie principalement sur des joueurs évoluant à l’étranger : avez-vous le sentiment de vous rapprocher de la sélection ou de vous en éloigner avec ce transfert?

Je n’ai plus 22 ans, le sélectionneur sait ce que je lui apporte. Je suis très bien intégré dans la sélection, aussi bien auprès des jeunes que des anciens comme Laurent Jans, Ralph Schon ou « Séba«  Thill, et je suis content d’être là même si je ne joue pas. Si j’ai du temps de jeu au Swift, j’aurai la possibilité de rester en équipe nationale, c’est le but. Et puis, Edvin Muratovic (RFCU) et Michael Omosanya (parti vendredi à Trèves, lire page 11), deux attaquants comme moi, ont bien été convoqués alors qu’ils jouent au Luxembourg.

Avez-vous échangé avec le sélectionneur avant de signer?

Oui, il m’a d’ailleurs dit qu’il viendrait regarder les matches. Il comprend ma décision, j’aurais pu rester encore deux ou trois ans en Allemagne, mais c’était une décision d’avenir pour ma femme et moi. Je suis très content d’avoir signé quatre ans. J’avais des propositions en Allemagne mais je ne voulais plus déménager, partir peut-être à 500 kilomètres de chez moi pour quelques mois. À présent, je veux rester chez moi, avec ma femme, mon chien et fonder une famille. C’est une décision pour ma vie future, qui est la chose la plus importante pour moi aujourd’hui.

Serez-vous présent ce dimanche à Strassen?

On m’a dit que ce n’était pas obligatoire quand on n’est pas dans le groupe, mais je vais venir. J’étais déjà là contre le Racing (victoire 2-0, 3e journée). On a eu un peu de problèmes en première mi-temps, mais on a bien vu au final que l’équipe était très bien préparée. S’ils avaient mieux exploité les derniers ballons, ils auraient pu gagner 4 ou 5-0! C’est le signe que l’équipe est au point et que les entraîneurs font un bon travail.

Hesperange est-il le favori au titre cette saison?

Oui. Je ne serais pas venu si je n’avais pas le but d’être champion cette année! Ça va être dur avec Dudelange mais à la fin, il faut qu’on les batte. C’est l’objectif. Je ne veux pas finir deuxième ou troisième : je veux devenir champion avec mon club de cœur!

Avez-vous conscience que le Swift sera encore plus l’équipe à battre avec Maurice Deville dans ses rangs?

Les autres équipes vont sans doute penser ça, mais c’est à moi de montrer ma qualité, d’être à 100 %. Si je joue, je dois leur montrer pourquoi j’ai joué 15 ans dans des ligues professionnelles, et quelle est la différence entre ces championnats et la BGL Ligue, même si elle est devenue beaucoup plus forte.