Redonner de la puissance aux éoliennes, c’est le chantier qui est en cours à travers le pays. Au fur et à mesure, des turbines plus performantes sont installées. Moins d’éoliennes, mais plus de jus.
Les chiffres les plus récents datant de fin 2021 indiquent que 62 éoliennes reliées au réseau sont installées à travers tout le pays sur 15 sites. Actuellement, 14 sociétés exploitent ces éoliennes détenues en partie par des entreprises telles que Soler, PW34 ou Oekostroum. La production en 2021 s’élevait à 314 GWh pour une puissance installée de 136 MW.
Le ministre de l’Énergie, Claude Turmes a donné des précisions à la députée Myriam Cecchetti (déi Lénk), qui était surtout intéressée par les projets de renouvellement de ces éoliennes («repowering»). Les anciennes sont remplacées par des nouvelles, capables de générer beaucoup plus d’électricité. Une éolienne moderne de 2 MW peut générer jusqu’à six fois plus d’énergie annuelle qu’une éolienne de 500 kW construite en 1995. Elles sont plus fiables et plus silencieuses.
Des turbines plus puissantes
Le premier projet de renouvellement date de 2016, où huit éoliennes ont été remplacées par deux éoliennes, selon le ministre Claude Turmes. Le ministre explique que d’ici à la fin de l’année 2022, un total de 25 éoliennes auront déjà été dotées de turbines plus puissantes et neuf éoliennes remplacées.
Combien de remplacements d’anciennes turbines par des nouveaux modèles plus performants sont actuellement prévus ou planifiés? Claude Turmes répond à la députée Myriam Cecchetti en lui faisant suivre les informations de la société Soler, plus grand développeur et exploitant de parcs éoliens au Luxembourg. Un «repowering» du parc éolien «Burer Bierg», situé à Mompach, dans l’est du pays, est prévu dans les trois à cinq prochaines années. Le parc qui comprend quatre éoliennes sera réduit à une ou deux. Un autre projet est prévu sur le site de Derenbach.
Pas de cadastre national
Il n’existe pas de cadastre éolien national comme c’est le cas pour le photovoltaïque, «ce qui n’empêche pas pour autant la réalisation de parcs éoliens», précise le ministre. Au niveau européen, il existe un «New European Wind Atlas», un projet Eranet+, financé par la Commission européenne et neuf agences européennes qui procurent un aperçu global sur le potentiel éolien.
La députée indique que l’énergie éolienne, si elle est exploitée au bon endroit, produit plus d’énergie par euro investi que l’énergie solaire. Le gouvernement va-t-il développer la ressource du vent? Le ministère y travaille, assure Claude Turmes, tout en ajoutant que le développement de l’énergie solaire sera accéléré. «Les propositions faites par la Commission européenne dans le cadre du « Fitfor55 » et du « REPowerEU » prévoient une augmentation de la part des énergies renouvelables de 32 % à 40 %, voire 45 %», rappelle le ministre.
Quant aux prévisions établies par le plan national intégré en matière d’énergie et de climat (PNEC), elles seront revues au printemps 2023, avec comme axe principal pour la production d’électricité, le photovoltaïque et l’éolien.
Le temps d’exploitation moyen d’un parc éolien est d’environ 20 ans. Les investissements dans l’infrastructure sont généralement moins coûteux, «vu qu’une partie de l’infrastructure existante peut être réutilisée», comme le raccordement au réseau.
Quid des coopératives?
La plupart des sociétés actives dans l’éolien donnent à la fois à la commune d’implantation et à ses habitants, la possibilité d’acheter des parts dans la société exploitant le futur parc éolien. Le ministre Claude Turmes observe, qu’actuellement, les sociétés civiles et coopératives sont surtout actives dans le domaine du photovoltaïque où les projets sont beaucoup moins complexes et les coûts à préfinancer sont moins importants.
Il se dit en faveur d’une valorisation des coopératives dans le secteur de l’énergie, et salue la participation citoyenne locale active dans le développement de l’éolien dans le pays. Le ministère analyse, d’ailleurs, les possibilités de légiférer pour assurer cette participation.