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[BGL Ligue] Rayan Philippe, à toute vitesse


(Photo Gerry Schmit).

L’ailier du Swift a signé des débuts époustouflants contre le Progrès. Sa rapidité est sidérante.

Pour trouver quelqu’un, dans ce championnat de BGL Ligue qui aille aussi vite que Florian Bohnert, il faut se lever de bonne heure. Pourtant, on vient peut-être d’en trouver un et c’est au Swift qu’il sévit. Dimanche dernier, Rayan Philippe a même donné un coup de reins plus mortel encore que ceux du Niederkornois pour le devancer de la tête sur le 3-2 et refaire passer son équipe devant au score. Final étincelant d’une prestation cinq étoiles à deux buts et une passe décisive, pour un garçon encensé par Pascal Carzaniga durant toute la préparation.

Rayan Philippe ne sait pas à combien il a pu être flashé lors de ce choc de la 1re journée et pour cause : ses données GPS ne lui ont pas encore été transmises. Mais en préparation, il aurait été pris en train de galoper à «35 voire 36 km/h».

Pour mémoire, pour les amoureux de la statistique qui parle, Kylian Mbappé a souvent été contrôlé à un peu moins de 38 km/h et le monde s’en extasie. Autant dire que la BGL Ligue, après avoir vécu au rythme des déboulés du Dudelangeois Kevin Van den Kerkhof s’est peut-être trouvé un nouveau joueur «coup de vent».

J’ai été bête. J’ai manqué d’expérience !

Philippe ne s’en privera pas. Ou plutôt, il ne s’en privera plus. L’ancien joueur de Toulon, Dijon, Nancy, qui a foulé très jeune les pelouses de Ligue 1, notamment celles de la Meinau à Strasbourg, ou du Parc OL à Lyon, affrontant également Bordeaux, Angers ou Brest, est en effet en train de se reconstruire sur les bases décevantes de sa disparition du monde pro pour cause de mauvais choix.

«Je sais pourquoi je ne suis pas resté pro et je ne m’en prends qu’à moi-même. À un moment, j’ai voulu jouer avec des caractéristiques qui n’étaient pas les miennes. Différentes en tout cas de celles que j’utilise maintenant. Il m’est arrivé par exemple de jouer seul en pointe.» N’est-ce pas plutôt de la responsabilité d’un entraîneur que d’éviter qu’un joueur évolue contre-nature à un poste et dans une configuration qui ne l’avantagent pas ? «Je préfère me dire que c’est plutôt moi que mes coachs. J’ai été bête. J’ai manqué d’expérience ! Mais j’ai ouvert les yeux et désormais, je vais miser sur ma vitesse !»

Photo : mélanie maps

Rayan Philippe, à 21 ans, est le plus jeune joueur de l’effectif de Pascal Carzaniga. Mais pas le moins mature, lui qui a été habitué très tôt à être le petit dernier de chacun des effectifs qu’il a pu fréquenter dans sa post-formation, hormis quand il a fréquenté les U20 français génération Aurélien Tchouaméni (Real Madrid) et Maxence Caqueret (Lyon), continue de faire des trucs de petit jeune, comme «porter le matériel, porter les buts». Et en marquer aussi, visiblement.

On s’en souvient peu parce que cette affaire avait été marquée par la dégringolade finale du Swift dans la dernière ligne droite, mais Philippe avait fini la saison dernière avec sept buts en neuf apparitions. Ce qui lui en fait neuf en dix rencontres à cheval sur les deux saisons. Joli total qui prouve qu’il a fini son acclimatation et que ses séances individuelles du dimanche, quand il n’était pas repris dans le groupe le week-end, ont fini par payer.

Et désormais, c’est son évidente très bonne entente avec Dominik Stolz que l’on va commencer à guetter tant les deux attaquants semblent se comprendre les yeux fermés (l’Allemand lui a délivré deux passes décisives et Philippe a failli lui rendre la pareille) : «On a juste besoin de se regarder pour savoir ce que l’autre veut faire. Il y a des joueurs, comme ça, avec lesquels les choses se font instinctivement.» Et si Stolz, meilleur buteur de la dernière saison, tenait déjà son successeur et qu’il évoluait juste à côté de lui?