Alors qu’à Luxembourg, le nombre d’habitants n’en finit plus de grimper, les autorités communales doivent s’adapter, multipliant les projets d’urbanisme. Le point sur les dernières réalisations et les programmes planifiés.
Face à une population qui a gonflé de 36 % ces dix dernières années pour atteindre aujourd’hui près de 130 000 résidents – soit environ 20 % des résidents du pays – la Ville de Luxembourg fait du logement une priorité absolue, et investit massivement dans de multiples projets d’habitation afin de répondre à la demande toujours croissante.
Après un inventaire de ses terrains constructibles dressé il y a trois ans, la Ville a décidé de collaborer avec la Société nationale des habitations à bon marché (SNHBM) pour assurer le volet social de ces vastes projets de construction.
Parallèlement aux nombreux plans d’aménagements particuliers (PAP) planifiés ou déjà en chantier, en 2021, ce sont 1 648 autorisations de bâtir qui ont été délivrées par les services communaux, pour des maisons ou des résidences : un record.
Parmi les projets sortis de terre ces dernières années, on peut citer les plus importants comme le Royal-Hamilius au centre-ville (75 logements), le Monopol du côté de Gasperich (350 logements), le projet rue de Strasbourg-rue de Hollerich (125 logements) ou celui de la rue de Mülhenbach, incluant un habitat intergénérationnel, l’un des projets phares porté par le collège échevinal (135 logements).
D’autres projets, dont les travaux ont déjà démarré, viendront bientôt agrandir le parc disponible : sur le site Im Brill à Cessange (450 logements), deux nouveaux îlots au Ban de Gasperich (1 386 logements), le domaine du Kiem (879 logements) ou encore le projet rue Anatole-France à Bonnevoie (930 logements) pour ne mentionner que les plus vastes.
Du côté du logement social, la commune fait des efforts pour augmenter une offre très insuffisante face aux besoins. Depuis 2017, ce sont ainsi 141 logements sociaux qui ont été construits, auxquels s’ajouteront bientôt les 82 unités en cours de réalisation et les 378 planifiés pour les années à venir. Quant aux logements à prix abordables en vente ou en location, seuls 28 ont été mis sur le marché, 16 sont en construction et 65 supplémentaires sont d’ores et déjà planifiés.
Un meilleur équilibre logements-bureaux
À travers ses grands projets d’urbanisation futurs, la Ville cherche désormais à équilibrer davantage la part de logements, de bureaux et de locaux dédiés aux commerces et aux services, par rapport à une époque où les surfaces dédiées aux bureaux prenaient trop d’ampleur dans la capitale.
C’est précisément ce concept de mixité qui a guidé l’élaboration des derniers PAP à obtenir le feu vert du conseil communal. Celui de la place de l’Étoile, attendu depuis des décennies, prévoit ainsi d’allouer 47 % de la surface totale aux 900 logements qui y seront implantés, 45 % étant réservés aux bureaux et 8 % aux commerces, loisirs et services. Un projet titanesque qui ne fait d’ailleurs pas que des heureux, les habitants du quartier dénonçant des immeubles bien trop hauts et une densité d’habitations trop élevée.
À l’autre bout de la ville, entre la gare et Hollerich, sur les 21 hectares des anciens terrains industriels occupés par les firmes Paul Wurth et Heintz van Landewyck, se dressera d’ici 2026 l’ensemble de bâtiments nommé Nei Hollerich, qui regroupera pas moins de 2 870 logements et des espaces de travail pour 5 500 salariés. Commerces, espaces verts, crèches et restaurants complèteront cette nouvelle offre.
Le risque de voir les prix s’envoler
Au Rollingergrund, le nouveau quartier Faïencerie, présenté en début d’année par l’équipe communale, s’installera sur l’ancien site de l’usine de production Villeroy & Boch, tandis que le château de Septfontaines sera conservé. Huit cents logements sont prévus dans cette enclave entre le Bambësch et la falaise, dont 10 % de logements abordables – comme l’impose le cadre légal – l’ensemble des habitations atteignant 80 % de la surface disponible du futur quartier.
Des voix s’étaient d’ailleurs élevées dès l’annonce du projet pour souligner le risque de voir les prix de ces résidences luxueuses atteindre des sommets, alors que la Ville n’est propriétaire que d’une partie des terrains concernés.
À Belair, après des années de retard, le projet Arquebusiers et ses 1 100 logements devrait enfin voir le jour d’ici 2025. Enfin, dernier projet d’envergure porté par la Ville de Luxembourg : le futur «Wunnquartier Stade», qui devra valoriser, d’ici les quinze prochaines années, les 10 hectares du stade Josy-Barthel et de ses alentours, y compris le centre de recyclage communal et l’ancienne caserne des sapeurs-pompiers.
Ici, la Ville possède 85 % des surfaces et prévoit le développement de différentes formes de logements favorisant la mixité sociale, placés sous le régime du bail emphytéotique. Jusqu’à 2 500 habitants pourraient, à terme, investir le site.