Des forces pro-gouvernementales yéménites, appuyées par une coalition arabe, tentaient lundi de progresser en territoire ennemi, au deuxième jour d’une grande offensive qui vise in fine à reconquérir la capitale Sanaa aux mains de rebelles pro-iraniens depuis un an.
Lancée dimanche dans la province de Marib, l’offensive se développe sur trois axes situés dans le nord-ouest de cette région désertique, en direction de Sanaa, ont précisé des sources militaires loyalistes. La province pétrolière de Marib est située dans le centre du Yémen, à l’est de Sanaa. Elle revêt une importance hautement stratégique en vue de la reconquête de la capitale. « L’objectif est de couper la route d’approvisionnement des (rebelles chiites) Houthis », a expliqué une source militaire.
Les forces progouvernementales tentent d’avancer à partir d’Al-Aber, localité située non loin de la frontière avec l’Arabie saoudite, vers quatre zones situées dans le nord-ouest de la province de Marib, en direction de Sanaa. Cette progression se heurte à une certaine résistance, comme en témoigne la mort d’un soldat émirati dans les opérations.
Les Emirats, l’un des piliers de la coalition, sont très impliqués au Yémen où ils ont perdu 52 soldats lors d’un tir de missile le 4 septembre dans la province de Marib. Sept autres soldats émiratis ont été tués auparavant lors de différentes opérations au Yémen. Avec le militaire tué dimanche, le bilan dans les rangs émiratis s’élève à 60 morts. Dix soldats saoudiens et cinq bahreïnis ont également été tués dans l’attaque du 4 septembre, la plus sanglante contre les forces de la coalition depuis le début de ses opérations le 26 mars au Yémen.
Parallèlement à l’offensive terrestre, l’aviation de la coalition a concentré ses raids sur la partie sud de la province de Marib, où les Houthis sont bien implantés. Au moins 60 personnes, la plupart des militaires, ont déjà été tuées à la frontière saoudo-yéménite depuis les premières attaques de la coalition. L’intensification des opérations sur le terrain semble compromettre la tenue de négociations de paix annoncées par l’ONU pour cette semaine.
Samedi soir, le pouvoir du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé sa décision de ne participer à aucune négociation tant que les Houthis n’auront pas commencé à se retirer des territoires conquis depuis un an et à remettre les armes saisies depuis leur coup de force. Une condition qui semble difficilement acceptable pour les rebelles.
AFP / S.A.