Passés à côté de leur match, Anthony Moris et l’Union ont dilapidé une avance de deux buts et été renversés par les Rangers (3-0).
Il fallait achever la bête tant qu’elle était au sol, à l’agonie et à portée de fusil. L’image est barbare, mais la soirée vécue hier soir par Anthony Moris et l’Union Saint-Gilloise à l’Ibrox Stadium de Glasgow, est si traumatisante qu’elle mérite la comparaison. Surtout quand on sait que son issue, terrible pour les Jaune et Bleu, aurait pu être évitée si l’on se souvient de l’aller à sens unique il y a une semaine (2-0).
Seulement voilà, coupable de ne pas avoir profité à fond de sa supériorité, l’USG a offert aux Glasgow Rangers l’opportunité de tout renverser dans son antre. L’opportunité restait minime sur le papier, mais les «Teddy Bears» ont mordu très fort dedans, eux qui étaient apparus particulièrement faiblards, limite affligeants à Louvain il y a une semaine, en tout cas clairement méconnaissables par rapport à l’équipe aperçue le 18 mai dernier à Séville, théâtre de la finale de la Ligue Europa finalement remportée par Francfort (1-1, 5-4 t. a. b.).
Contrairement à l’aller, où leur temps fort n’avait duré que 10 minutes au cours desquelles Moris avait eu à s’employer trois fois avant de chômer, les hommes de Giovanni van Bronckhorst n’ont cessé d’appuyer en première période, passée quasi intégralement dans leur camp par les Unionistes. Témoins, ces six tentatives et ces six corners obtenus en première période.
Tavernier et Colak posent les bases
Si les «coups de coin» en question ne l’ont pas inquiété, Moris a tout de même tremblé en première période, quand une tête de Colak a frôlé la barre sur un coup franc de Tavernier (9e), où quand Lawrence, rentré de la gauche, a enroulé une frappe du droit qui a flirté avec le poteau opposé (34e). Entre-temps, le portier luxembourgeois, bien sorti devant Kent (18e), a également sorti le grand jeu quand Colak, encore lui, a repris de la tête un coup franc de Lawrence (29e).
Pas assez mordants offensivement, à l’image d’un Vanzeir parfois trouvé en transition rapide mais tantôt repris dans la surface, tantôt hors-jeu, puis auteur d’un centre sans danger, les Jaune et Bleu ont commencé à se montrer un peu plus après ces deux grosses alertes. Sans un super retour de Tavernier dans la surface, Lapoussin aurait ainsi pu se présenter devant McLaughlin et mener à son terme ce joli une-deux avec Adingra (43e).
James Tavernier, latéral hyper prolifique
Mais James Tavernier n’est pas qu’un bon défenseur : il est aussi un latéral hyper prolifique (84 buts et 107 passes décisives depuis son arrivée en Écosse en 2015 !), et il est venu le rappeler pile au moment où l’Union s’enhardissait et que la pause approchait. A priori sans danger, le centre de la gauche de Barisic a été dévié du bras par Van der Heyden, et le capitaine anglais des «Gers» ne s’est pas fait prier pour prendre Moris à contrepied et faire exploser Ibrox (1-0, 45e).
Averti dans la confusion ayant suivi l’ouverture du score écossaise, au même titre qu’Antonio Colak, le Roude Léiw a recroisé la route de l’attaquant croate peu avant l’heure de jeu, pour des retrouvailles bien plus fâcheuses : en embuscade sur une frappe d’Arfield qu’il venait de repousser, le n° 9 l’a battu de la tête pour ramener les deux équipes à égalité sur l’ensemble des deux matches (2-0, 58e).
Moris, le 3e est pour lui…
Les bases d’un scénario irrationnel étaient posées, et deux situations en ont renforcé la crédibilité : un deuxième jaune annulé pour Sands (73e) et des Écossais qui restent donc à onze, puis un duel avec McLaughlin sur lequel Adingra, excentré il est vrai, n’y a pas cru assez (75e).
À la réception de ce long centre très aérien de Barisic, en apparence anodin là encore, Tillman y a cru, lui, plus encore que Moris, sans doute persuadé de cueillir ce ballon sans peine mais qui s’est fait devancer dans les airs par l’attaquant américain, buteur de la tête dans le but déserté (3-0, 79e)…
Trois buts encaissés : avant samedi et la claque reçue à Malines (3-0) en championnat, le gardien luxembourgeois n’avait plus connu pareille contre-performance depuis novembre 2021. Cela fait donc deux fois en quatre jours et il n’est pas dit que pour Moris, coupable de l’erreur qui amène l’élimination saint-gilloise, le fait d’être reversé en phase de groupes de la Ligue Europa soit une consolation suffisante.