La bourgmestre de Luxembourg rappelle les efforts consentis dès les années 1950 pour accueillir les institutions européennes, et souligne le fort sentiment européen qui habite aujourd’hui la population.
Pour la bourgmestre de Luxembourg, Lydie Polfer, cela ne fait aucun doute : la ville s’est véritablement ouverte avec la CECA dans les années 1950, alors qu’auparavant, elle était plutôt tournée sur elle-même.
«En 1952, la capitale comptait 65 000 habitants au total, dont 18 à 20 % d’étrangers à peine. En 1985, ils représentaient déjà plus d’un tiers de la population qui avoisinait alors les 80 000 personnes», indique-t-elle, soulignant au passage l’effort luxembourgeois pour accueillir les institutions européennes.
«Entre les infrastructures routières, l’expropriation du Kirchberg, les terrains et immeubles mis à disposition, on peut dire que c’est toute la société qui s’est préparée», note-t-elle. «L’installation de la CECA a marqué le commencement d’un changement en profondeur de la société luxembourgeoise.»
Aujourd’hui, plus de 14 000 personnes travaillent pour l’UE à Luxembourg, soit environ 35 000 habitants qui dépendent de l’Europe, si on compte les membres des familles. Au-delà des seuls fonctionnaires européens, la capitale compte aujourd’hui près de 130 000 résidents, dont plus de 70 % de non-Luxembourgeois. Ce qui en fait «une communauté assez exceptionnelle», se réjouit Lydie Polfer.
«Ce ne sont pas des étrangers : on se connaît, ce sont nos voisins, nos collègues, des membres de notre famille, des gens avec qui nous faisons des activités sportives ou culturelles», insiste la bourgmestre.«On avait peur d’une révolution en 1952, mais grâce à l’engagement de tous, c’est une nouvelle société qui a émergé.»
Une atmosphère particulière qui n’a pas échappé à Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, en visite à Luxembourg en juillet : «Elle a souligné cet esprit européen très fort qu’on ressent ici, peut-être parce qu’en tant que petit pays, on sait que c’est une chance d’évoluer dans un cadre international.»
Les institutions européennes à Luxembourg
- La Commission européenne. Branche exécutive de l’UE, elle propose les textes de lois et veille à leur application. Basée à Bruxelles, plusieurs dizaines de ses services se trouvent dispersés à Luxembourg, dont la traduction.
- Le secrétariat général du Parlement européen. Installé dans le nouveau bâtiment Adenauer au Kirchberg, il coordonne les travaux législatifs et assiste organes parlementaires et députés.
- La Cour de justice de l’Union européenne. Érigée le long du boulevard Adenauer et le long de la rue du Fort Niedergrünewald au Kirchberg, elle veille au respect de la législation européenne. La tour C, noire et dorée, est l’édifice le plus haut du pays (115 mètres).
- La Cour des comptes européenne. Implantée rue Alcide-de-Gasperi, elle examine et contrôle les finances de l’UE, ses recettes et ses dépenses.
- Le Parquet européen. Créé en 2021, il lutte contre la grande criminalité transfrontière et les fraudes aux subventions. Il a emménagé dans l’une des deux tours encadrant l’avenue Kennedy, près de la place de l’Europe.
- L’Office des publications européennes. Service d’édition pour l’ensemble des institutions, organes et agences de l’Union, il publie le Journal officiel de l’Union européenne dans les 23 langues officielles. Son siège est rue Mercier.
- La Banque européenne d’investissement. Banque de l’UE, implantée rue Albert-Wehrer et le long du boulevard Adenauer au Kirchberg, elle soutient des projets contribuant à la croissance, l’emploi, la cohésion économique et sociale et l’environnement.
- Eurostat. L’institut produit les statistiques officielles de l’UE sur base des données de chaque pays, depuis le bâtiment Bech, rue Alphonse-Weicker au Kirchberg.
- Le Conseil de l’Union européenne. Trois fois par an, en avril, juin et octobre, le Conseil de l’UE siège à Luxembourg, à l’European Convention Center, situé au cœur du Héichhaus, qui fut le premier bâtiment européen du plateau en 1966 et qui héberge aujourd’hui différents ministères.
elle parle de 1950 !!! tempi passati, 2022 . adios Lydie, enfin !