El Hassane M’Barki, 35 ans, est le premier leader du classement des buteurs de la saison. Son triplé contre Rosport (5-1) vaut même une place de leader au promu mondercangeois.
Le Franco-Marocain a été le seul à inscrire un triplé lors de la première journée de championnat. Et à 35 ans, forcément, tous les projecteurs sont braqués sur ce garçon qui a achevé la dernière saison de PH avec 22 réalisations.
Si vous deviez finir cette phrase : « Voir le FC Mondercange leader de BGL Ligue, c’est… », vous diriez quoi?
El Hassane M’Barki : (il rit) Je dirais « Non mais franchement, ce n’est que le début. Ne prenons pas la grosse tête. Un championnat, c’est très long et on ne vise que le maintien ! ».
Et si vous deviez finir celle-ci : « El Hassane M’Barki meilleur buteur de DN, c’est… »?
Ah ça, par contre, je dirais : « c’est… une ambition ! » Il faut avoir des objectifs et moi je me suis fixé au moins 15 buts cette saison. Et après ce triplé contre Rosport, je ne vais pas me reposer. À 35 ans, j’en ai encore dans les jambes et je vais le montrer.
Même si c’est contre un Victoria qui a été largement remanié cet été et qui jouera le maintien, c’est tout de même un incroyable début de championnat pour un club qui revient parmi l’élite après douze ans d’éloignement, non?
On va dire qu’après un résultat comme ça, on savoure le travail réalisé tout au long de la préparation.
Dinis De Sousa, votre nouveau coach, a indiqué que les joueurs, même ceux qui connaissent le niveau, ont énormément souffert de l’intensité.
Et ça a aussi été mon cas. Cette préparation, je l’ai sentie passer ! Je n’ai plus 18 ans ! Et d’ailleurs, heureusement qu’elle a été difficile comme ça. Cela faisait longtemps que le club n’avait plus connu ce niveau.
Il y a bien quelques recrues, mais pour moi, c’est une découverte totale. J’avais déjà eu la possibilité de venir il y a six ou sept ans quand le Progrès m’avait contacté, mais à l’époque, pour des raisons familiales, je ne pouvais pas. Et puis il y a deux ans, c’est le RFCU qui était venu aux nouvelles.
Vous n’avez pas de regrets de ne pas avoir découvert la DN plus tôt?
Alors… Je regrette de ne pas être venu avant, mais je ne regrette pas ma carrière amateur en France (NDLR : il a joué à Marienau, Sarre-Union, Sarreguemines et Hombourg-Haut).
Comment aborde-t-on une saison de DN à 35 ans quand on découvre le niveau?
Mondercange a une équipe avec beaucoup de trentenaires. Notre avantage, c’est l’expérience. Moi, je n’ai pas besoin de faire 15 kilomètres par match pour créer des décalages. Les deux premiers buts contre Rosport (NDLR : il part deux fois lancé en profondeur), ça s’est joué sur l’expérience.
Mais pas sur la capacité à courir 15 kilomètres. Je gère mes efforts. Et d’ailleurs, je ne sais même pas combien je cours de kilomètres par match : les GPS ont été commandés, mais ils n’ont pas encore été livrés, donc je n’ai aucun retour sur mes performances.
Faire un 6 sur 6 puis un 9 sur 9, on est obligés d’y penser
Avec cette « expérience », pensez-vous pouvoir faire des différences majeures alors que vous n’êtes pas particulièrement attendu comme l’un des grands animateurs offensifs de la saison?
Moi, je ne ferai pas un seul appel vers l’endroit où ça ne servira à rien. On joue plutôt les petits renards des surfaces. La saison passée, j’ai mis 22 buts en bougeant énormément sur le terrain. J’ai joué 9, meneur et même récupérateur.
Là, on me demande uniquement de rester devant le but et dimanche, sur mes trois actions, je marque trois fois. J’ai eu un maximum de réussite aussi, il faut dire.
Est-ce que Mondercange, vu ses désirs de maintien, se doit d’envisager contre Etzella et Wiltz, ses deux prochains adversaires, un 6 sur 6 puis éventuellement un 9 sur 9?
Oui, on y pense! Et surtout, on est obligés d’y penser. Surtout contre des adversaires à notre portée. Ce n’est pas comme certains adversaires qu’on jouera en sachant très bien que si on les bat, cela relèvera de l’exploit. Maintenant qu’on a fait parler de nous, il ne faut surtout pas qu’on s’éteigne.
Il faut qu’on assume ce qu’on vient de faire ! Personne ne pouvait s’attendre à ce qu’on gagne notre premier match avec cette marge. Battre Rosport, on savait que ce ne serait pas un exploit. Mais on savait aussi qu’on ne devait pas perdre…