Le F91 est revenu un peu cassé de Malmö. Et lundi, le champion ouvre sa saison contre la Jeunesse. Un match pour les coiffeurs?
C’est une somme d’efforts assez phénoménale – pour un résultat assez décevant –, que le F91 a dû consentir en Suède, rentrant gentiment fracassé de son troisième déplacement en un mois de compétitions européennes. Après Tirana, Erevan et Malmö, cette équipe a déjà parcouru 13 200 kilomètres en avion et joué 450 minutes de matches officiels.
La question est déjà de savoir comment le staff va gérer son groupe. Carlos Fangueiro plaidait en effet mercredi, en conférence de presse, pour un déficit physique naturel, «puisque dans l’idéal, il faudrait au moins six semaines de préparation et qu’on n’en a eu en fait que trois».
Dudelange sait qu’il en a désormais encore au bas mot pour trois semaines anglaises. Plus, s’il accède à une phase de groupes. Mais à chaque jour suffit sa peine : la Jeunesse arrive lundi et il va falloir commencer à réfléchir. Et donc éventuellement à valoriser un banc dont on interroge encore concrètement la profondeur.
Morren, Ouassiero, Sinani…
L’avantage, c’est que la suspension de Morren pour le retour de jeudi, en Europa League, évacue la question d’avoir éventuellement à laisser le petit récupérateur se reposer. Mais le problème se posera pour beaucoup d’autres, les mêmes garçons étant souvent repris depuis début juillet. Avec ces deux quasi-certitudes : pour Ouassiero (très bien suppléé par Gashi à l’Aleda Stadium, jeudi soir) et Sinani, il y a blessure et donc grosse éventualité de devoir faire l’impasse sur cette première journée.
Ne pas laisser trop de points en route
L’approche de ce choc contre la Vieille Dame devrait être assez éclairante à propos des priorités du champion en titre, mais aussi en matière de recours potentiels que Fangueiro estime avoir dans la gestion de son effectif. Au rythme que devrait théoriquement avoir le Swift dès le démarrage de la saison, s’il est enfin performant d’entrée, ce F91, qui devra encore jouer le Progrès et RFCU lors des quatre premières journées, serait bien inspiré de ne pas laisser trop de points en route, le temps que durent ses aventures étrangères.
Il faudra donc rester très performant a priori en se passant d’équipe type. Les suiveurs y trouveront peut-être l’infirmation de l’idée que le banc manque d’atouts. Cela voudrait dire que certains garçons, plutôt de très jeunes joueurs d’ailleurs, se sont révélés dans le championnat domestique en profitant de ce que l’équipe type a la tête à l’Europe. Le Clasico est peut-être le début de la chance pour le F91 de s’inventer des alternatives.
Il faut regarder les choses en face : renverser Malmö, avec quelques absences à envisager, un véritable écart qualitatif et surtout, très concrètement, trois buts de retard, sera compliqué. Le F91 a 99 % de chances de se retrouver reversé en Conference League dans une semaine et, à ce moment de l’histoire, il reste dans le flou. Puisque le Vikingur Reykjavik a battu Lech Poznan à l’aller sur un score minimaliste (1-0) qui n’indique aucune tendance forte permettant de préparer l’après pour le staff ou le comité.
Organiser un déplacement en Islande, contre une équipe en plein championnat, serait sans doute bien plus compliqué et pomperait d’autant plus dans les batteries. Mais cela permettrait d’éviter un nouveau duel infernal dans l’antre des Polonais, soutenus par des ultras assez dingues, avec l’énorme pression que cela occasionnerait. Bref, entre la peste et le choléra, il y aura match. Mais derrière, il y a une phase de groupes.