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Un mort et cinq blessés dans une fusillade à Marseille


un groupe à bord d'une voiture aurait fait feu sur le bar avec une ou plusieurs armes de gros calibre, dont au moins une Kalachnikov. (photo AFP)

Les occupants d’une grosse voiture ont ouvert le feu tôt dimanche matin sur un groupe de personnes abritées sous l’auvent d’un bar, en face de l’opéra de Marseille, en plein centre ville, faisant un mort et cinq blessés.

Parmi les blessés, le pronostic vital est engagé pour trois d’entre eux, a indiqué sur place l’adjoint du procureur de Marseille André Ribes. Deux personnes ont été blessées plus légèrement. Interrogé sur cette fusillade, dans un quartier qui a déjà connu des événements de ce type, le ministre de l’Intérieur a annoncé qu’il proposerait d’ici un mois et demi un « plan global extrêmement offensif de lutte contre le trafic et la détention d’armes dans notre pays ». « Il y a toujours trop de violence dans cette ville (…) où nous avons saisi énormément d’armes », a souligné Bernard Cazeneuve, invité du « Grand rendez-vous Europe1-Le Monde-Itélé ».

Selon les premiers éléments de l’enquête, un groupe à bord d’une voiture aurait fait feu sur le bar avec une ou plusieurs armes de gros calibre, dont au moins une Kalachnikov, semble-t-il pour se venger après une dispute avec un vigile, a indiqué le procureur de Marseille Brice Robin.

Vers 6h, la voiture « a déboulé dans la rue, s’est arrêtée. Les passagers ne sont pas descendus et ont tiré », a décrit une source policière. Quelques minutes plus tard, un taxi a également essuyé des tirs dans le secteur du quai d’Arenc, visiblement par les mêmes personnes. Il n’y a pas eu de blessé.

Lors de la première fusillade, Marseille était sous un puissant orage et un groupe de personnes avaient trouvé refuge sous l’auvent du bar O’Stop près de l’Opéra, un quartier connu pour sa vie nocturne. La victime a été tuée à l’extérieur du bar, tandis que d’autres personnes qui se trouvaient à l’intérieur ont été blessées par balle ou par des éclats de verre, a précisé la source policière.

« Les victimes qui étaient là sont ce qu’on appelle des dommages collatéraux, mais il y a aussi apparemment des victimes travaillant dans la sécurité, dont celle qui est décédée », a précisé M. Ribes, qui se refusait pour l’instant à parler de règlement de comptes. « Une quinzaine ou une vingtaine de personnes » étaient sous l’auvent, a-t-il expliqué. Une cellule psychologique a été ouverte à l’hôpital de la Timone, a-t-il ajouté.

« Présence d’armes »

De « multiples douilles de 7,62×39 » ont été retrouvées, a précisé le procureur adjoint. Les enquêteurs ont également retrouvé des douilles de 9 mm et cherchent à savoir si deux armes ont été utilisées par les agresseurs ou s’il y a eu des tirs de riposte.

Devant l’établissement, la police scientifique avait disposé des plots jaunes, normalement utilisés pour marquer l’emplacement des douilles, numérotés jusqu’à 30. Sur la terrasse, le corps de la victime décédée était recouvert d’une bâche blanche.

 

AFP / S.A.

Il y a deux ans dans le même quartier, à deux pas du Vieux-Port, qui compte de nombreux établissements de nuit, trois hommes avaient été blessés, dont un grièvement, après avoir été pris pour cible à la Kalachnikov. L’enquête avait révélé que déjà, à l’époque, tout était parti d’un différend entre deux groupes. « Ce que nous avons encore une fois à déplorer, c’est cette présence d’armes, qui visiblement sont utilisées très facilement, lorsqu’il y a la moindre contrariété », a déclaré la maire du 1er secteur de Marseille Sabine Bernasconi, présente sur les lieux.

« L’Opéra à Marseille, c’est un quartier de nuit, donc un quartier à risques par définition », reconnaît-elle. « Il y a eu des mesures qui ont été prises, des caméras partout qui j’espère seront utiles pour résoudre cette affaire. Il y a la police qui tourne régulièrement », ajoute-t-elle, soulignant que la BAC était présente sur place « une minute après les faits ».

La police judiciaire marseillaise a été saisie de l’enquête. Le dernier homicide par balles à Marseille remonte au 6 août, lorsqu’un quinquagénaire lié au grand banditisme a été tué à l’arme de poing dans une rue commerçante par deux hommes, dont un à moto.