L’Aktioun Öffentlechen Transport salue les investissements du gouvernement et des CFL en matière de transports en commun. Si l’association se réjouit du retard compensé, les champs d’action restent encore nombreux.
À une époque où la pollution de l’air représente des centaines de milliers de décès annuels en Europe, les préconisations de l’Aktioun Öffentlechen Transport (AÖT) sont d’une importance capitale. Par ailleurs, l’association fêtera, l’année prochaine, ses 40 ans de bons et loyaux services dédiés à la promotion des transports en commun et l’amélioration des réseaux ferroviaires et routiers.Mais pour l’heure, l’AÖT tire le bilan des derniers investissements, qui ont été réalisés ces derniers mois, à l’initiative du gouvernement et des CFL. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les conclusions sont positives : «Des années 90 jusqu’à maintenant, la priorité était aux transports individuels. Le retard, qui a été accumulé au fil des décennies, est donc en train d’être rattrapé», se réjouit Roland Schreiner, le président de l’Aktioun Öffentlechen Transport, qui a organisé une conférence de presse hier matin au Casino syndical de Bonnevoie. «Des investissements massifs»
Ainsi, l’ASBL estime que le Grand-Duché est «bien desservi»et que la multiplication des points de correspondance entre les bus et les trains permet «un déplacement aisé et confortable».
Des inquiétudes finalement dissipées
L’association se dit également «contente» des travaux au niveau du côté sud de la gare de Luxembourg-Ville, qui devront théoriquement apporter stabilité et ponctualité aux circulations ferroviaires d’ici à 2028. Les inquiétudes, qui se concentraient autour de la fermeture de plusieurs lignes, ont finalement été dissipées par des vastes projets de modernisation. La liaison entre Ettelbruck et Diekirch sera, tout compte fait, agrémentée par de nouveaux arrêts, qui entraînera un déplacement du tracé actuel le long de la colline. De même que la ligne ferroviaire entre Noertzange et Rumelange, qui sera maintenue dans le cadre du «Plan national de mobilité 2035».
Ces projets de modernisation touchent également Bettembourg-Dudelange, avec une mise à double voie partielle jusqu’à Burange, offrant ainsi la possibilité d’un train toutes les 15 minutes. Enfin, l’AÖT accueille favorablement le projet, programmé pour 2025, d’un nouveau souterrain en gare de Clervaux dans le cadre du remaniement des voies, qui facilitera l’accès à la gare routière et au lycée. «Quelques déceptions»
En première instance, le portrait du réseau de transports en commun luxembourgeois sonne idyllique, mais l’association a tout de même essuyé quelques revers : «Nous sommes toujours en faveur de la desserte rapide de l’aéroport Findel par une ligne de train classique pour les passagers voulant continuer par le TGV, mais le projet a été arrêté à cause des coûts démesurés», détaille René Birgen, le secrétaire de l’Aktioun Öffentlechen Transport, avant de compléter : «On est également opposés à la fermeture pure et simple de la ligne ferroviaire entre Kleinbettingen et Steinfort, qui se serait prêtée à merveille pour la réalisation d’un parking de délestage à quelques centaines de mètres de la frontière belge.»
Le «Plan national de mobilité 2035» prévoit également l’abandon temporaire de la ligne entre Esch-sur-Alzette et Audun-le-Tiche, qui sera remplacée par un système de bus : «L’antenne vers la France à de nombreux clients stables, qui risquent de se détourner des transports en commun sur leur parcours initial. Il est à craindre que la ville d’Esch soit alors à nouveau confrontée à une augmentation de trafic sur le boulevard Kennedy, créant une situation identique à celle avant la réouverture de la ligne en 1992», alerte l’association par la voix de son président.
Plus d’excuses pour ne pas recourir plus souvent aux transports en commun
La question sociale a aussi fait l’objet de craintes dans les rangs de l’AÖT. Le régime général des transports routiers a fait état d’un problème de recrutement et de formation, auquel Roland Schreiner s’est empressé de répondre : «C’est un souci lié aux conditions de travail, surtout qu’il n’y a pas de problèmes de ce type dans le public. Il faut donc que les syndicats négocient de meilleurs salaires et de meilleures dispositions de travail.»
En guise de conclusion, l’AÖT rappelle qu’avec toutes ces dispositions, il n’y a plus d’excuses pour ne pas recourir plus souvent aux transports en commun.
Une relation directe entre Luxembourg et Esch-sur-Alzette?
L’Aktioun Öffentlechen Transport soutient le projet d’une nouvelle liaison directe par rail entre la capitale et Esch-sur-Alzette. Cependant, elle s’abstient de prendre position sur le modèle retenu du tram rapide : «On avait l’idée d’un train classique le long de l’autoroute, mais il faut voir avec le temps si le tram n’est pas une meilleure solution», hésite Roland Schreiner.
L’un ou l’autre, l’AÖT plaide dans tous les cas pour la réalisation d’un arrêt à la hauteur de Pontpierre, au regard de la création de surfaces commerciales d’une certaine envergure à distance de marche du tram.