Risques de déshydratation, de coup de chaleur… Travailler en période de canicule peut présenter des risques pour la santé. Quelles précautions doivent prendre les employeurs afin d’assurer la sécurité sanitaire de leurs employés ?
Que vous soyez sur un chantier ou dans un bureau, travailler en pleine canicule demande des adaptations. Alors que le Luxembourg bascule ce mardi en vigilance rouge, avec plus de 37 °C attendus sur tout le pays, l’Inspection du Travail et des Mines (ITM) rappelle quelques recommandations à mettre en place par votre employeur pour vous permettre de travailler dans de bonnes conditions.
Pour les travaux réalisés à l’extérieur
Selon l’ITM, votre employeur doit prévoir ou aménager des zones d’ombre, si possible bien aérées, avec de l’eau en quantité suffisante, tempérée. Suivant le travail effectué, un ouvrier peut en effet perdre jusqu’à 3 à 4 litres d’eau par jour : il faut donc compenser ces pertes et boire régulièrement des petites quantités d’eau.
Il est également recommandé de réduire les postes de travail nécessitant une action physique soutenue et prolongée à proximité ou au contact de tôles, de surfaces bétonnées ou goudronnées, en plein soleil. Votre employeur doit aussi prévoir une aide mécanique pour les travaux pénibles.
Chacun doit s’assurer que les travailleurs portent des vêtements appropriés : couvre-chef protégeant la nuque, vêtements amples, légers, aérés, de couleur claire et au besoin, des lunettes filtrant le soleil ainsi que des crèmes solaires.
Si vous êtes sur un chantier nécessitant des protections individuelles, il faut s’assurer qu’elles soient compatibles avec les fortes chaleurs ou, dans le cas contraire, les adapter : privilégier par exemple les chaussures de sécurité plutôt que les bottes.
Dans les locaux de travail
En intérieur aussi, même si l’on souffre moins de l’exposition au soleil, des recommandations peuvent s’appliquer. À commencer par la surveillance de la température ambiante, surtout dans les locaux fermés.
Même si, sur ce point, aucune température maximale ou minimale n’a été fixée par le législateur, comme l’explique le directeur de l’ITM, Marco Boly : «Il n’y a pas de température maximale ou minimale de référence. C’est aux entreprises de s’assurer que toutes les dispositions sont mises en œuvre pour le bien-être physique et psychique des salariés».
Votre employeur doit donc s’assurer d’avoir isoler thermiquement les bâtiments ou locaux existants, avec, par exemple, des stores, volets, l’isolation des parois ou encore des films antisolaires sur les parois vitrées.
Il doit également vous mettre à disposition des moyens utiles pour lutter contre la chaleur, comme des ventilateurs d’appoint ou des aires climatisées. De l’eau potable, tempérée (entre 10 et 15°C) et quantité suffisante doit aussi être disponible.
Concernant les équipements de travail, tous les appareils dégageant de la chaleur doivent être installé dans un local réservé et ventilé. Votre employeur doit aussi veiller, toujours selon l’ITM, à calorifuger les parois et canalisations chaudes et à capter les émissions de chaleur ou de vapeur chaude.
Un chômage particulier
Le droit du travail luxembourgeois prévoit que les entreprises peuvent recourir, sous certaines conditions, au régime de chômage dû aux intempéries. Un droit «certainement peu utilisé» au Luxembourg, selon Marco Bely.
Ce chômage spécifique s’adresse surtout aux entreprises des secteurs du bâtiment et du génie civil ainsi que des branches artisanales connexes, dont l’activité normale se déroule sur les chantiers, «dès lors que le lieu de travail est impraticable ou que l’accomplissement des travaux est impossible ou dangereux en raison des intempéries», c’est-à-dire de la pluie, du froid, de la neige, du gel, du dégel ou encore de la chaleur exceptionnelle.
Les démarches sont disponibles sur la plateforme Guichet.lu.