Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Pour s’assurer six matches européens de plus, le F91 doit conserver ce soir (20 h) son but d’avance à l’Air Albania Stadium, où l’attendent un KF Tirana et un public albanais remontés à bloc.
Michel Teló pour Mickaël Pinto, le nouveau préparateur physique venu de Brest (Ligue 1), Bob Marley pour Aldin Skenderovic, l’ancien capitaine du Progrès, et quelques titres un peu plus confidentiels – mais c’est seulement parce qu’on n’avait pas encore branché le micro – pour les plus jeunes : le F91 n’échappe pas à la tradition et, comme le veut celle-ci, les petits nouveaux ont donc poussé la chansonnette, dimanche soir à table, lors du repas venu conclure leur première journée à Tirana.
L’ambiance était rieuse, enjouée, tout le contraire de ce qui attend les Dudelangeois ce soir à l’Arena Kombëtare, Air Albania Stadium (théâtre de la récente finale de Conference League Roma – Feyenoord) pour les comptables, et tout ce qu’on souhaite aux hommes de Carlos Fangueiro et au football luxembourgeois, c’est qu’elle le soit encore vers 22 ou 23 h, à l’issue de leur premier tour retour de Ligue des champions sur le terrain du KF Tirana.
Il leur faudra pour cela résister à un peu plus qu’aux nuisances permanentes – dimanche et soirées inclus – du chantier en cours autour de leur hôtel et dans certains de ses étages, quand bien même celui-ci est assez insupportable : à l’enfer promis par les supporters locaux, d’abord, et à celui, probable, que leur imposera sur le terrain une formation albanaise assez sûre de son fait, si l’on en croit son entraîneur et la presse locale, malgré le retard d’un but pris à l’aller (1-0).
Dans les deux cas, les Dudelangeois sont prêts, assure Carlos Fangueiro, qui s’attend à beaucoup de pression, de part et d’autre : «Niveau ambiance, ça risque de nous changer beaucoup. On n’a pas l’habitude de jouer devant autant de supporters et cela peut jouer au niveau émotionnel. Mais ça fait quand même quelques jours déjà que je prépare mon équipe à ça. On va affronter une équipe qui va tout faire pour gagner le match et passer ce tour et qui n’aura pas d’autre choix que d’avoir une stratégie agressive, de nous presser plus haut.»
Tirana confiant… Fangueiro aussi
Auquel cas ses hommes «sauront quoi faire. Et s’ils ne nous pressent pas, on saura quoi faire aussi.» Le terrain, supposé bien plus grand que l’aire de jeu du Jos-Nosbaum? Pas un problème non plus : «Il y a aussi de grands terrains au Luxembourg, on a d’ailleurs joué fin mai au stade national, qui doit faire la même taille.»
L’optimisme affiché par Orges Shehi, son homologue du KF Tirana? Légitime : «Il est entraîneur, il a confiance en ses joueurs, c’est normal. Comme moi.» La menace incarnée par le milieu offensif international Redon Xhixha (18 buts toutes compétitions confondues la saison dernière), objet d’après la presse locale d’un petit traitement de faveur à l’aller? Accessoire : «Je n’ai rien préparé de spécial par rapport à certains joueurs. Il n’y aura pas de marquage individuel. On sait ce qu’on veut faire.»
Peut-être un peu surjouée auprès de nos homologues albanais, la confiance du technicien dudelangeois est réelle, malgré l’absence de son arrière gauche et capitaine Mehdi Kirch, suspendu après son jaune-rouge de l’aller, et ses hésitations au poste de latéral droit, où Sylvio Ouassiero n’est pas encore à 100 % physiquement et dont Eliot Gashi, volontaire pour l’occuper, n’est pas un spécialiste.
«Les joueurs disponibles sont tous à 100 % et très motivés», assure-t-il. Des propos prolongés par Charles Morren, persuadé que l’équipe a grandi depuis son élimination au 2e tour de la Conference League par les Irlandais du Bohemian FC (0-1, 3-0) l’an dernier. «Il y a beaucoup de nouveaux joueurs et on n’a eu que trois semaines pour préparer ce match ensemble, c’est dur de trouver des automatismes, admet le milieu belge, mais on a appris de nos erreurs et on a plus de maturité.»
Assez pour ne pas prendre la porte dès son entrée en lice, comme cela a été le cas lors des cinq dernières campagnes de Ligue des champions? Si c’est le cas, le F91 s’assurera au moins six matches européens supplémentaires et l’expérience sportive et la manne financière qui vont avec. Cela vaut bien la peine de s’infliger 90 ou 120 minutes de souffrance.
