Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Après un été 2021 particulièrement humide, à quoi doit-on s’attendre pour cette année sur le front météorologique au Luxembourg ? Quelle tendance se dessine pour les prochaines semaines ? Luca Mathias, météorologue chez Meteolux, fait le point.
Doit-on s’attendre à un été semblable à celui de 2021 ?
Luca Mathias : «Il est très difficile de dire avec certitude si cet été sera plus ou moins chaud ou similaire à celui de l’an dernier. Une chose est sûre : le mois de juin qui vient de s’écouler est quasiment identique à celui de 2021. Nous avons relevé des températures situées en moyenne autour des 18,3°C cette année, contre 18,7°C l’an passé.
En 2021, nous avons eu un été très humide, sans vague de chaleur. Il était aussi peu ensoleillé, avec seulement 636,8 heures d’ensoleillement, soit à peu près 26 jours sur trois mois. La température maximale enregistrée date du 17 juin 2021, avec 30,6°C. Nous avons déjà dépassé cette température cette année : il a fait 33,8°C le 18 juin dernier.
Ce que l’on peut présager, mais là encore, prudence avec les modélisations, c’est un été très sec, après un printemps nettement moins humide que d’ordinaire.»
Peut-on prévoir des périodes de canicule ?
«Nos modèles actuels prévoient une probable vague de chaleur la semaine prochaine (du 11 au 15 juillet, ndlr), avec plusieurs jours consécutifs où les températures dépasseront les 30°C. Nous allons suivre cela de près ces prochains jours, pour confirmer ou non cette probabilité.»
Quelle était la tendance des dernières années au Luxembourg ?
«Nous avons globalement des étés de plus en plus chauds ces dix dernières années. C’est l’été 2019 qui a été particulièrement marqué par des vagues de chaleur et qui détient à ce jour le record de température maximale : 39°C relevé le 25 juillet. L’été 2020 a également été très chaud, largement supérieur aux moyennes des dernières années.
Selon les relevés de la station météo de l’aéroport du Findel, la température annuelle moyenne augmente au Luxembourg. La base de référence est passée de 8,3°C pour la période 1961-1990 à 9,8°C pour la période 1991-2020.»
Le réchauffement climatique a-t-il un impact sur la saison estivale ?
«C’est certain. La tendance des dix dernières années le prouve bien. Il faudra aussi s’attendre certainement à un probable décalage des saisons dans les 10 ou 20 prochaines années, avec des vagues de chaleur qui débuteront plus tôt dans l’année, des étés plus longs.»
«Nous nous basons sur le Centre européen de prévision à moyen terme, où des supercalculateurs effectuent plus d’une cinquantaine de calculs différents pour créer des prévisions.» Car oui, les modèles météo, ce sont avant tout des mathématiques !
Ces ordinateurs se basant essentiellement sur le climat actuel, il est ainsi très difficile d’être «certain» de la météo à J+10 par exemple.
«Les perturbations sont calculées sur les 15 prochains jours, mais si on constate que de nombreux calculs (sur les 51 effectués) sont divergents, on sait que ce n’est pas fiable à 100% et qu’il faut patienter pour avoir des certitudes».
