François Hollande a promis jeudi une France « à l’initiative » début octobre à Lima pour parvenir à la mise en oeuvre d’une taxe européenne sur les transactions financières (TTF) qui serait en partie affectée à la lutte contre le réchauffement climatique.
« La France sera de nouveau à l’initiative pour que cette taxe soit prête le moment venu, c’est-à-dire au moment de la conférence » mondiale sur le climat, prévue à Paris du 30 novembre au 11 décembre près de Paris, a dit le chef de l’Etat, qui présentait à l’Elysée cette « COP 21 » à un parterre de 400 invités, élus, ONG, artistes, leaders religieux etc.
La mobilisation, a-t-il poursuivi, se poursuivra « au-delà (de la COP, ndlr) pour qu’on puisse être sûrs de cette ressource et qu’on puisse l’affecter à la lutte contre le réchauffement climatique ».
La France espère que les assemblées d’automne de la Banque mondiale et du FMI, prévues du 9 au 11 octobre à Lima, permettront d’avancer vers un « pré-accord » sur les financements des politiques climatiques, essentiels à la conclusion d’un accord final à Paris
L’enjeu global est de réunir les 100 milliards de dollars annuels à compter de 2020, provenant de ressources publiques et privées, promis dès 2009 par les pays riches aux pauvres afin que ceux-ci puissent financer des mesures d’adaptation au réchauffement ainsi qu’un développement plus propre.
« A Lima, c’est là qu’il faudra trouver les 100 milliards », a souligné François Hollande, relevant qu’il « faudra que chacun des pays puisse confirmer ses engagements et en ajouter d’autres ». A cet égard, a-t-il avancé sans plus de précisions, « la France aussi aura des propositions supplémentaires ».
De nouveau, François Hollande a lancé une mise en garde: « il y a un risque majeur que nous échouions » à l’issue de la COP 21. « Ce qui est en jeu, ce n’est pas seulement la qualité de la vie, c’est la vie des populations, des territoires, des biosystèmes », a dit le président de la République pour qui « c’est tard, c’est peut-être trop tard ». Et même en cas d’accord, « ça ne sera pas un point d’arrivée, ce sera un point de départ », a-t-il dit.
Les discussions sur la TTF ont repris cette année, après avoir calé à la fin de l’année dernière, mais la taxe qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2016 ne sera pas au rendez-vous. La Commission européenne a pris position pour une taxe d’un montant de 0,1% sur les actions et obligations et 0,01% sur les produits dérivés. Cette proposition ambitieuse ne fait toutefois pas l’unanimité parmi les 11 Etats concernés.
AFP / S.A.