Les Roud Léiwinnen, qui restent sur quatre succès consécutifs, reçoivent dimanche le Cap-Vert. Objectif : bien préparer le déplacement en Lettonie.
On peut verser dans l’euphorie tout en restant réaliste, les deux termes ne sont pas nécessairement antinomiques. Prenez Dan Santos : la folle victoire du 9 avril dernier contre la Lettonie (3-2), lors de la 6e journée des éliminatoires du Mondial-2023, a beau l’avoir certainement mis dans tous ses états, le sélectionneur des dames n’en oublie pas les faits : ce match, le Luxembourg «aurait dû le perdre».
Breakées dès le retour des vestiaires mais revenues à 2-2 à la 81e, grâce à Joana Lourenco et Amy Thompson, les Roud Léiwinnen avaient en ffet concédé un penalty dans le temps additionnel, à la 93e minute. La suite est connue : parade de Schlimé devant Voitane, contre grand-ducal, et pion au buzzer de Thompson (3-2, 95e) scellant quasiment la 4e place des Luxembourgeoises dans ce groupe D dominé par les intouchables Angleterre, Autriche et Irlande du Nord dans cet ordre.
«Si elles marquent ce penalty, c’est fini», rejoue Dan Santos, bien décidé désormais à prouver une chose aux Lettones, vendredi prochain lors de la manche «retour» (prévu à l’automne, l’aller a été reporté) à Riga : que cette victoire «au courage et à l’envie» ne doit rien «au hasard» pour autant.
Vers une large revue d’effectif ?
«La logique aurait voulu qu’on perde chez nous, admet le technicien, mais on y va pour chercher les trois points.» Trois points qui seraient synonymes de 4e succès dans cette campagne, et donc de titre de «premières des autres» devant la Macédoine, vaincue deux fois (2-3 puis 2-1) et la Lettonie.
Forcément, un tel objectif se prépare, et c’est pour cela qu’après avoir affronté deux fois Tahiti en février, pour deux cartons (5-0 et 11-0), les équipières de Laura Miller, qui rejoindra le groupe une fois ses examens de fin d’année terminés, accueilleront ce dimanche (19 h 15) le Cap-Vert à Bettembourg, lors d’un amical qui aurait en fait dû, sans la pandémie de covid, se disputer l’an dernier.
L’adversaire sent bon les vacances, une nouvelle fois, mais le niveau devrait s’élever par rapport aux Vahinés, avertit Dan Santos, qui profitera de l’occasion pour donner du temps de jeu à chacune («Toutes celles qui sont aptes joueront»), peut-être même à la bleue Rachel Kirps (17 ans) au milieu, histoire de faire monter tout le monde en régime; et tester de nouvelles associations, en particulier dans le secteur offensif.
La Belgique, ce révélateur
«C’est plus fort que Tahiti, assure le sélectionneur. Elles ont quelques bonnes joueuses, qui jouent en Ligue 1 au Portugal. Je m’attends à avoir un adversaire de qualité, qui va nous permettre d’avoir du rythme et de vraiment préparer la Lettonie.» Après quoi il sera temps de préparer… la Belgique à son Euro, disputé du 6 au 31 juillet en Angleterre.
Le dernier duel, déjà en amical, entre les deux nations, remonte à… juin 2021. À Wiltz, les Belges s’étaient imposées sur le plus petit des scores (0-1) face à des Luxembourgeoises résilientes mais inoffensives, et ces retrouvailles, le 28 juin à Lierse, seront l’occasion de mesurer les progrès effectués par les Roud Léiwinnen dans ce laps de temps.
Peut-on seulement en douter, quand on sait que c’est la Belgique, 19e au classement mondial, qui a sollicité cet amical, son dernier sur sa route vers le royaume de Sa Majesté? «Qu’ils aient demandé à jouer contre nous, observe Dan Santos, ça montre qu’on nous respecte beaucoup plus qu’avant, qu’on a fait des progrès et qu’on est pris au sérieux». Son équipe le serait d’autant plus avec deux succès supplémentaires d’ici là, qui porteraient à six son nombre de victoires consécutives.