Près de 68.000 salariés de la branche sidérurgique en Allemagne vont bénéficier d’une augmentation de 6,5% de leur salaire, après un mouvement de grève qui pourrait donnner le ton des négociations tarifaires dans le pays, en proie à une inflation record.
« Après neuf heures de négociations (…) un résultat a été obtenu. Selon cet accord, les salaires augmenteront de 6,5% à partir du 1er août », a annoncé mercredi dans un communiqué la section d’IG Metall dans l’ouest du pays. « Il s’agit de la plus forte augmentation en pourcentage dans l’industrie sidérurgique depuis 30 ans », commente Knut Giesler, le président de la fédération.
Cette branche, qui regroupe 68.000 salariés de la sidérurgie sur 84.000 au total en Allemagne, avait lancé fin mai un mouvement de grève pour demander une hausse de 8,2% des salaires. Jeudi dernier, au pic de ce mouvement ayant duré près de deux semaines, environ 16.000 salariés, répartis dans 50 entreprises, ont fait grève, selon le syndicat IG Metall.
Les représentants des salariés ont justifié ce mouvement par la « forte hausse des prix », au moment où l’inflation a atteint 7,9% sur un an en mai dernier, un nouveau record. Le syndicat a également pointé du doigt « la bonne situation actuelle » du secteur, qui profite depuis la reprise économique post-pandémie de la forte hausse des prix de l’acier.
Si cet accord a été signé à l’ouest de l’Allemagne, les salariés du secteur à l’est du pays poursuivent leur mouvement, avec la même revendication salariale de 8,2% que leurs homologues de l’ouest. Les discussions entre syndicats et industrie se tiennent actuellement pour de nombreuses branches : les 12.000 salariés de la filière textile de l’est ont obtenu début mai une augmentation de 5,6% des salaires.
Pour la vaste branche de l’industrie qui regroupe notamment les machines-outils, l’automobile et l’électronique, les discussions auront lieu au début de l’automne. Le service public négociera en fin d’année, et l’échéance pour le deuxième groupe automobile mondial Volkswagen est fin novembre.
Mais ces demandes font débat, et certains experts redoutent une spirale prix/salaires qui mettrait l’inflation hors de contrôle, dans un pays allergique à ce phénomène.