Les autorités enquêtaient mercredi sur la cause de l’incendie du Boeing 777 de British Airways qui a pris feu mardi à l’aéroport de Las Vegas, provoquant une spectaculaire évacuation, le fabricant du moteur General Electric niant tout problème structurel.
L’agence fédérale d’enquête sur les accidents de transport, la NTSB, a indiqué mercredi qu’elle envoyait une équipe de trois personnes à l’aéroport McCarran de Las Vegas (Nevada, ouest des Etats-Unis). Les représentants de Boeing, General Electric (GE) et British Airways ont également été envoyés sur place pour participer à l’enquête.
Alors que le vol British Airways 2276 s’apprêtait à décoller mardi à destination de Gatwick à Londres, le moteur gauche a pris feu, entraînant l’évacuation d’urgence en pleine piste des 157 passagers, 10 agents de bord et 3 pilotes, selon les dernières informations de British Airways.
Sur un enregistrement du cockpit diffusé mardi sur internet et sur des chaînes américaine, on entend le pilote lancer à la tour de contrôle: «SOS! SOS! Nous avons besoin de pompiers!».
Les passagers ont décrit des moments de chaos et de panique dans l’avion quand de la fumée est entrée dans la cabine, mais l’évacuation s’est bien passée. Selon British Airways, «huit clients ont été emmenés à l’hôpital pour y être examinés (…) Tous sont déjà sortis après avoir reçu soins et traitements».
L’aéroport McCarran fonctionnait de nouveau normalement mercredi, y compris la piste où a eu lieu l’incident.
Evacuer en 90 secondes
D’après des passagers, notamment le journaliste du quotidien The Guardian, Jacob Steinberg, le pilote de l’appareil, identifié dans la presse britannique comme étant Chris Henkey, a déclaré devant les passagers que l’incendie de l’avion, qui aurait pu avoir un bilan bien plus tragique, avait été causé par «une panne catastrophique du moteur».
Selon la presse britannique, ce pilote aurait 40 ans d’expérience. L’évacuation d’un avion sur la piste fait partie de l’entraînement des équipes navigantes et des pilotes mais a été ici compliquée par la fumée dans la cabine.
Abondamment remercié par les passagers rescapés du BA2276, par les dirigeants de l’aéroport, le pilote a aussi été salué par l’association des pilotes de ligne britanniques (BALPA): «Faire face à un incident aussi grave et n’avoir au final que quelques blessés légers témoigne du professionnalisme des pilotes, de l’équipage et des services d’urgence à Las Vegas».
Mercredi, General Electric s’est défendu de tout problème structurel sur son moteur.
«D’après l’historique de la flotte en service, nous ne sommes pas au courant de quelconques problèmes opérationnels qui causeraient un danger pour la poursuite des vols en toute sécurité sur des avions équipés de ces moteurs», assure GE dans un communiqué.
«La flotte des GE90 qui équipent la famille des Boeing 777 a accumulé un historique exceptionnel de sûreté et de fiabilité depuis son entrée en service en 1995», poursuit GE qui précise que ce moteur est installé sur «plus de 900 Boeing 777» dans le monde.
Un expert aéronautique interrogé mardi par l’AFP, Richard Aboulafia, estimait également que le Boeing 777 était l’un des avions les plus fiables et que l’incident ne devrait pas avoir de répercussions ni sur Boeing ni sur GE. De nombreux commentaires sur les réseaux sociaux taxaient d’irresponsables, voire d’«idiots», les nombreux passagers vus sur les vidéos ou photos de l’incident transportant leurs valises de cabines et sacs pendant l’évacuation.
La Balpa a rappelé dans son communiqué que «pilotes et régulateurs doivent s’assurer que les passagers ont pleinement conscience du danger engendré par le fait d’amener des bagages à main pendant l’évacuation».
«En cas d’urgence comme lors d’un incendie (…) le but est d’évacuer en 90 secondes» et «s’arrêter pour prendre ses bagages ralentit l’évacuation de façon extrêmement dangereuse (…) et peut empêcher certains passagers de sortir à temps, ou causer des blessures», insiste-t-elle.
AFP/M.R.