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Aide sociale : une stratégie, davantage de solidarité


La stratégie «2030», une feuille de route indispensable sur le terrain. (photo Fabrizio Pizzolante)

Apprendre des crises et se projeter, c’est tout l’enjeu de la «stratégie 2030» qui guidera les actions de la Croix-Rouge luxembourgeoise.

Un long chapitre du bilan des activités de la Croix-Rouge luxembourgeoise était consacré à la nouvelle «stratégie 2030» qui servira de feuille de route aux actions à venir et de vision à long terme. Une ligne d’horizon pour davantage de solidarité, en somme. Articulée autour de douze axes, elle permettra aux équipes de cibler les priorités et déterminer quels sont les moyens à mettre en œuvre de façon la plus judicieuse possible. La pandémie de covid a été un bon exemple autant qu’un point de départ à cette stratégie, puisque la Croix-Rouge a su intervenir sur différents créneaux. Dans la distribution des masques ou le soutien aux soignants débordés, par exemple. Santé, logement, jeunesse, pour ne citer que ces points cruciaux, l’objectif est toujours le même : «Répondre à brève échéance aux crises qui ne sont pas prévues ni planifiées», résume le directeur général, Michel Simonis.

En ce qui concerne le domaine de la santé, la grande question est de savoir «si notre système doit être curatif ou préventif». La Croix-Rouge estime que la prévention demeure fondamentale, car tout le monde n’a pas accès aux soins de manière équitable. Certains parce que privés de droits sociaux, beaucoup par manque d’informations. Dans tous les cas, ces personnes vulnérables «ne trouvent pas le bon chemin». La voie empruntée devra aussi améliorer la qualité de vie des malades et renforcer le soutien aux proches aidants, encore trop souvent démunis. Sur le sujet du logement, autre préoccupation majeure, «on pourrait croire que la Croix-Rouge n’a rien à faire dans cette problématique». Sauf que les citoyens sont toujours plus nombreux à ne pas avoir la possibilité de trouver un logement dans le marché traditionnel.

L’organisation luxembourgeoise entend de fait soutenir des projets jugés innovants, comme la colocation qui prend actuellement un nouvel essor, et développer des systèmes de garantie en collaboration avec les communes et les acteurs sociaux de l’immobilier. La jeunesse demande également d’y consacrer de l’énergie en termes de solidarité. En particulier dans le volet de la santé mentale des jeunes, sur laquelle on sait que la pandémie – l’isolement et la rupture de liens inhérents – a eu des conséquences non négligeables. Là encore, «il faut agir de manière préventive, poser le diagnostic, aller dans les maisons de jeunes et les maisons relais», juge Michel Simonis. Autre «défi énorme» à relever, celui des inégalités scolaires et du décrochage qui entravent l’accès à l’emploi des jeunes. La Croix-Rouge prévoit notamment de développer un centre de formation à Colpach.

Les piliers de cette stratégie convergent tous vers un but commun : mettre en adéquation «les points de vue des équipes sur le terrain avec les besoins des populations au Luxembourg et à l’étranger».