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«Carnaval», «Schueberfouer», «nouveaux croisés»… les maillots Errea prennent cher


Les maillots de la discorde.  (photo Didier Sylvestre)

Depuis une dizaine de jours, la présentation des nouveaux équipements des Roud Léiwen, qui ont quitté Macron pour Errea, suscite une levée de boucliers chez les supporters.

Lequel sortiront-ils samedi, à Vilnius contre la Lituanie ? Le blanc, celui qui n’est bon «qu’à aller à la messe», synthétise Jean-Claude Thinnes, version «nouveaux croisés du Luxembourg», comme râle Chico Goebel ? Le rouge, «juste bon pour aller à la Schueberfouer», dixit De Kleenen ? À la fédération, on ne sait pas encore, car l’UEFA, à qui l’on a posé la question des couleurs qu’il fallait prévoir de mettre dans les bagages, n’avait toujours pas répondu lundi et que le temps presse : les nouveaux équipements doivent partir au flocage avant le départ, vendredi, pour deux matches de Nations League qui verront à coup sûr un nouveau déferlement de sarcasmes sur les pages des réseaux sociaux de l’association la plus puissante du pays.

Depuis une semaine et demie, la fédération en prend en effet pour son grade et l’accumulation de commentaires sur son compte Facebook en dit long sur le désamour avec une ligne qui passera à la postérité comme la plus détestée du XXIe siècle. Comparer, c’est comprendre l’importance que les gens donnent aux petits détails du quotidien, y compris de la garde-robe : Mathias Olesen qui signe son premier contrat pro avec Cologne ? Quatre commentaires. Les U17 qui éliminent l’Angleterre et se qualifient pour le tour final de l’Euro de leur catégorie d’âge ? Cinq commentaires. Le résultat pas si mauvais de Bosnie – Luxembourg ? Vingt commentaires. Les frères Thill et Enes Mahmutovic qui parviennent à s’exfiltrer d’une Ukraine en guerre ? Vingt-cinq commentaires. Et maintenant, roulement de tambour, les photos de la nouvelle collection de maillots Errea des Roud Léiwen ? Deux cent vingt-trois commentaires. Et aucun qui soit positif…

Levée de boucliers

Le 30 juillet 2020, au moment où Dirk Carlson et Leandro Barreiro avaient présenté, en direct du stade de Luxembourg, la gamme Macron, les commentaires avaient afflué, globalement très positifs. Certains avaient taquiné sur «ces bandes qui sont clairement une référence aux anciennes voitures de police» ou sur «l’ordre des couleurs, illogique». Mais comme le résumait alors l’un des internautes qui s’étaient lâchés sur la page Facebook de la FLF : «Un maillot à mettre dans ta collection». Et de fait, cette ligne épurée avait remplacé pas mal de maillots des années 90 ou du début des années 2000 dans les tribunes, sur le dos des supporters.

Aujourd’hui, c’est plutôt à une levée de boucliers qu’on se trouve confronté. De Bob : «C’est une blague ?». Dan Feltus : «On est le FC Cathédrale ?». Michel Reiter : «Si vous ne pouvez pas vous réjouir du football pratiqué, au moins pouvez-vous rire des costumes amusants». Andy Cailteux : «Ce sont les maillots les plus effrayants que j’aie vus en équipe nationale». Alors que d’aucuns demandent désormais à la fédération de laisser les fans décider, il faut se rendre à cette évidence, étalée par une internaute qui aime faire la synthèse des opinions : «J’ai lu 130 commentaires et personne n’a dit « vraiment sympa »». Cela, la fédération a dû s’en rendre compte.

Trois jeux de maillots

Alors ? Gros ratage ? S’il est vrai que tous les goûts sont dans la nature, cette collection n’est pas dans la nature du fan moyen des Roud Léiwen, qui semble trouver plus à sa convenance les survêtements de Luc Holtz et de ses gars, il est vrai plus sobres. Ce qui n’empêchera pas la polémique de se poursuivre jusque sur le terrain de la… politique. Le dénommé Lazlo Belgrado déportant le débat bien loin de l’esthétique pour le porter sur celui de l’éthique : «Il semblerait que votre nouveau sponsor supporte également le Bélarus, un pays complice de crimes de guerre. Pouvez-vous l’accepter ?».

Pour les supporters locaux, le seul crime qui vaille est visuel. Si pour la première fois de sa carrière récente, le Grand-Duché possède non pas deux, mais trois jeux de maillots, au moins le bleu apaise-t-il un peu les crispations. Une idée parmi d’autres : jouez le plus souvent en bleu, messieurs. Même si, s’agace Alice Liz Fonck-Steyer, «cela n’a pas grand-chose à voir avec nos couleurs nationales»…

Un commentaire

  1. Il faut avouer qu ils sont a volit.