La diffusion d’images pornographiques d’enfants ou d’adolescents a plus que doublé en Allemagne l’an dernier, a annoncé lundi la police nationale, en soulignant que les serveurs informatiques européens sont devenus « une plaque tournante » dans ce domaine.
Plus de 39.000 cas de diffusion, acquisition, possession ou production d’images pornographiques d’enfants et d’adolescents ont été recensés 2021, soit une progression de 108,8%, selon l’institut de statistiques criminelles de la police (PKS). Les agressions sexuelles envers des mineurs sont également en augmentation: plus de 15.500 ont été répertoriées l’an dernier, en hausse de 6,3 % par rapport à l’année précédente.
Dans le même temps, le chef de la police judiciaire allemande, Holger Münch, a souligné que la progression de ces chiffres soulignait aussi les progrès pour « lever le voile sur la proportion élevée de cas non signalés ». Le nombre d’abus dont la connaissance échappe à la police reste considérable, selon les autorités, qui estiment à un ou deux élèves par classe la proportion d’enfants victimes d’une forme ou une autre de violence sexuelle en Allemagne.
Ce phénomène n’est pas propre à l’Allemagne. En 2020, plus de 65 millions d’images et vidéos pédopornographiques ont été découvertes dans le monde, d’après des chiffres publiés par la Commission européenne en mai. Et plus de 60% des images de pédopornographie diffusées sont hébergées par des serveurs européens.
« L’Europe est devenue la plaque tournante de la diffusion d’images de violences sexuelles », s’est inquiété lundi devant les journalistes Kerstin Claus, chargée au sein du gouvernement allemand de la maltraitance sexuelle des enfants.