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Salmonelle dans les Kinder : l’usine d’Arlon rouvre le 13 juin


Fermée depuis le 8 avril, l'usine belge va pouvoir rouvrir ses portes prochainement. Photo AFP

C’est « le plus gros rappel de produits de ces vingt dernières années », admet le directeur général France de Ferrero qui s’exprime pour la première fois depuis le début du scandale sanitaire qui coûte cher au fabricant des Kinder, financièrement et en terme de réputation, dans un entretien au quotidien Le Parisien jeudi.

Depuis début avril, plus de 3 000 tonnes de produits Kinder ont été retirés du marché en France où 81 cas de salmonellose ont été détectés, majoritairement chez des enfants de moins de dix ans.

L’impact financier pour le groupe est majeur. Il « avoisinera plusieurs dizaines de millions d’euros », annonce Nicolas Neykov, le directeur général. Sur la seule période de Pâques, un temps fort pour le fabricant italien, la marque a perdu 40% de son chiffre d’affaires habituel.

La marque, aimée des tout petits, estime que « 60% des consommateurs n’ont plus confiance », dit Neykov qui, lancé dans une campagne de reconquête, veut jouer la carte de la transparence.

« D’après nos enquêtes », la contamination proviendrait « d’un filtre situé dans une cuve à beurre laitier » de l’usine d’Arlon en Belgique et y serait arrivée « soit par des matières premières contaminées, soit par des personnes », selon lui.

Une première contamination

L’usine d’Arlon, dans les Ardennes belges, d’où sont issus les produits Kinder incriminés, a été mise à l’arrêt début avril. Tous les produits fabriqués sur ce site (Kinder Surprise, Kinder Mini Eggs, Kinder Surprise Maxi 100g et Kinder Schoko-Bons) ont été rappelés.

Le groupe, critiqué pour ne pas avoir fermé cette usine dès le 15 décembre, date à laquelle de la salmonelle a été détecté une première fois, se défend aujourd’hui. « Le 15 décembre (…) on arrête toutes les lignes de production, on ferme l’usine, on jette ce qui a été fabriqué », explique-t-il.

« La totalité de nos tests réalisés les jours suivants sont négatifs, ce qui nous permet alors de rouvrir l’usine », explique-t-il. « À ce moment-là, on est absolument certain qu’aucun produit contaminé n’a été mis sur le marché. Que s’est-il passé après ? L’enquête le dira », dit Nicolas Neykov, alors que la justice belge a ouvert une information judiciaire en avril.

Le directeur général explique que « ce n’est que le 2 avril, que les autorités anglaises établissent une correspondance statistique avec la consommation de Kinder surprise », poussant le groupe à rappeler ses produits en Grande-Bretagne puis en France le lendemain.

Reprendre la production

Le groupe a reçu plus de 150 000 demandes de dédommagement et 90% de ces demandes ont été « satisfaites » dit le directeur général, sous forme de bons de réduction sur n’importe quel produit alimentaire ou de bons d’achat Kinder, ce qui représente un coût de moins de deux millions d’euros pour le groupe.

Le groupe souhaite désormais redémarrer la production au plus tôt et a demandé la réouverture de son usine belge dès le 13 juin. Le groupe, qui a reconnu des défaillances, annonce que 50% des contrôles sanitaires seraient désormais réalisés par un laboratoire extérieur homologué alors que « pour l’heure » tout repose sur un système d’auto-contrôle en interne.

Ferrero a par ailleurs présenté un plan le 4 mai aux autorités sanitaires belges, 1 000 salariés de l’usine travaillent sept jours sur sept à sa réouverture. 10 000 pièces vont être démontées et nettoyées une par une« , a-t-il précisé.

Sur le plan judiciaire, l’association de défense des consommateurs Foodwatch France avait annoncé le 19 mai le dépôt d’une plainte à Paris après les contaminations des chocolats Kinder. Elle en a déposé simultanément une autre contre le groupe Nestlé et sa gamme de pizzas Fraîch’Up, contaminées à la bactérie Escherichia coli.