À quelques jours de la réouverture de la maternité du CHdN, le directeur détaille la mise en œuvre du nouveau concept qui y sera déployé à partir du 1er juin, «une solution solide sur le long terme» selon lui.
Le directeur général du Centre hospitalier du Nord (CHdN) l’assure : «Aucun point n’a été mis sous le tapis.» Ces dernières semaines, lors des multiples réunions de travail hebdomadaires regroupant les acteurs impliqués, toutes les procédures de la maternité d’Ettelbruck ont été passées au crible pour s’assurer que ce qui a provoqué son arrêt forcé début avril soit évité à l’avenir.
«Ces échanges ont été très constructifs, puisque, dès le départ, on avait tous le même objectif. Au final, cet arrêt a été douloureux, mais il a permis de travailler sérieusement sur les problèmes de fond et d’avoir aujourd’hui une solution solide sur le long terme», se félicite le Dr Paul Wirtgen, à la tête de l’établissement.
Car le modèle qui a été retenu pour la maternité du nord du Luxembourg a déjà fait ses preuves à l’étranger, notamment dans des pays où les distances sont beaucoup plus importantes : «La sécurité dans les maternités dites périphériques est alors garantie par de la télémédecine assurée par le centre de néonatologie intensive de référence, et des moyens d’intervention sur site adaptés», explique-t-il.
Deux caméras pour suivre les nouveau-nés
Ainsi, dès le 1er juin, la maternité du CHdN va fonctionner avec son équipe de pédiatres habituelle pour tout ce qui relève des suites de couches, c’est-à-dire les visites post-partum et le suivi normal des nouveau-nés, tandis que deux médecins anesthésistes – au lieu d’un jusqu’ici – seront disponibles pour intervenir en salle d’accouchement, pour les naissances présentant des complications.
Et c’est là que la télémédecine entre en jeu : «Notre nouveau concept repose sur la collaboration entre nos anesthésistes et les néonatologues du CHL qui prendront eux-mêmes, à distance, les décisions nécessaires. Leur appui nous assure ainsi le plus haut niveau de compétences.»
Concrètement, en quelques secondes, les équipes d’Ettelbruck pourront activer deux caméras haute définition, l’une braquée sur le bébé, l’autre sur les moniteurs enregistrant ses paramètres vitaux, tandis que ces images seront transmises en temps réel sur un écran au Service national de néonatologie du CHL, via une connexion sécurisée.
Les néonatologues donneront alors les consignes adéquates à leurs collègues du Nord et pourront décider d’un transfert via le SAMU néonatal le cas échéant.
La dotation en médecins néonatologues du CHL revue à la hausse
«Attention, on ne parle pas ici d’une simple guidance auprès de quelqu’un qui ne connaîtrait pas les gestes : nos anesthésistes, nos gynécologues, infirmiers anesthésistes et sages-femmes ont tous reçu ces dernières semaines une formation spécifique en réanimation des nouveau-nés et une certification européenne», explique le directeur. En fonction du diagnostic des néonatologues, les anesthésistes pratiqueront donc tous les gestes techniques nécessaires.
Ce sont ces éléments qui ont convaincu le ministère de la Santé de donner son feu vert : il a estimé que même si aucun pédiatre n’est présent, la compétence pédiatrique est ici parfaitement assurée. Le concept est donc conforme à la loi.
Pour mettre en œuvre ce plan validé par les autorités, la dotation en médecins néonatologues du CHL a été revue à la hausse avec quatre postes équivalents temps plein supplémentaires, de façon à assurer la présence de deux d’entre eux en permanence dans le service.
Le processus complet est détaillé dans une convention qui vient d’être signée entre le CHL et le CHdN, et toutes ses composantes sont déjà pleinement opérationnelles en vue du 1er juin.
Gardes et astreintes seront rémunérées
Dès le 1er juin, les médecins qui assureront gardes et astreintes à la maternité d’Ettelbruck seront rémunérés pour cela, ce qui n’était pas le cas jusqu’ici, seuls les actes étant rétribués.
L’effort de disponibilité, à un degré très élevé pour une maternité, n’était pas pris en compte. Cette revendication de longue date du personnel médical trouve donc enfin une issue favorable.
En ce qui concerne les autres services, les discussions se poursuivent, mais la ministre nous a indiqué récemment qu’elle avait bon espoir que les négociations aboutissent cet été.