APRÈS LE MATCH 4 DE LA FINALE Auteur d’une véritable démonstration samedi, Dudelange semble avoir résolu ses problèmes face à Steinsel.
Après trois premières manches très serrées, le quatrième acte, dominé de la tête et des épaules par Dudelange, amène à se poser des questions sur une éventuelle clef trouvée par les hommes de Tom Schumacher.
On était prévenu, le T71 n’est jamais aussi fort que lorsqu’il se retrouve le dos au mur. C’était le cas en fin de saison régulière, lorsque Dudelange devait enchaîner deux succès de rang et compter sur un échec des Musel Pikes – qui est arrivé – afin d’atteindre les play-offs. Et c’était encore davantage le cas en demi-finale face à Esch quand Joe Kalmes et ses coéquipiers, battus au premier match et menés de 18 pts à la pause du deuxième, avaient totalement inversé la tendance. Et la série.
Samedi, à domicile, Dudelange était donc le dos au mur. Et le T71 a joué de manière magistrale. En face, hormis une défense de zone qui a, un temps, fonctionné, rien n’est allé dans le sens de l’Amicale, à l’image de la réussite de ses deux armes fatales, Jarvis Williams (19 pts à 5/20) et Bobby Melcher (24 à 9/21). Il faut dire que le champion sortant a mis en place certains ajustements visiblement bénéfiques. Il n’y a qu’à regarder la feuille de stats pour comprendre que la balle a circulé. Beaucoup. Et bien. Pas moins de 22 passes ont été recensées dans ce match. Et comme, dixit le technicien de la Forge du Sud, «le collectif est une de nos principales forces», cela se remarque sur le parquet. Si l’Amicale pouvait, à un moment, se dire qu’il fallait surtout surveiller Jimmie Taylor, les Fraisiers ont vite constaté que c’était insuffisant. C’est simple, ça tombait de partout : «On n’a pas besoin d’un Jimmie à 30 pts quand les autres prennent leurs responsabilités.» Effectivement, avec un Kevin Moura, capitaine exemplaire et auteur – de très loin – de sa meilleure prestation depuis le début de la finale qui plante 19 pts, un Jo Hoeser qui en ajoute 8 et un Christopher Jack et Dino Ceman chacun avec 3, la marque était bien assurée. Et bien répartie. Impliquer tout le monde, voilà une première clef activée par le T71.
À chaque problème, une solution
Depuis le début de la série, les Dudelangeois étaient souvent confrontés à des problèmes de faute. Et l’ont payé particulièrement cher à l’image de la dernière action du troisième match, alors que le T71 est devant et que l’Amicale s’en sort grâce à un rebond offensif de Jordan Dallas pour un trois points décisif de Tom Konen : «Il faut que Joe soit sur le parquet», confiait Christopher Jack, l’une des options en sortie de banc pour Dudelange.
Et pour permettre à l’international de passer enfin une soirée complète (Joe Kalmes a joué près de 39’ pour 13 pts et 8 rebonds), on n’a pas hésité à switcher en défense : «En mettant Jimmie, qui est, selon moi, le meilleur défenseur du pays, sur Jarvis, ça libère également Joe. Et puis, on a travaillé avec lui pour qu’il évite les fautes bêtes sur pick n’roll. Samedi, il n’a pas pris une seule faute offensive», se réjouit Tom Schumacher. Autre changement, avec Kevin Moura qui s’est chargé de Bobby Melcher alors que Mo Greenwood (27 pts, 15 rebonds) s’est occupé du cas Tom Konen. Et le bourreau du T71 lors du match 3 a, cette fois, été parfaitement cadenassé (2 pts) : «Il est plus grand et plus physique que Tom. Et c’est un très bon défenseur», souligne encore le technicien. Impliquer tout le monde : check. Éviter les fautes : check.
Samedi, le T71 a pris une petite avance… et a su la conserver : «La grande différence c’est que cette fois, on a réussi à atteindre la pause avec un écart plus confortable. Ça facilite les choses pour la seconde mi-temps. Et même si l’Amicale est parfois revenue à 10-12 pts, jamais elle n’est passée sous les 10», se félicite encore Tom Schumacher.
Impliquer tout le monde : check. Éviter les fautes : check. Conserver son avance : check.
Encore faut-il mettre ses tirs. Car en basket, on peut avoir le meilleur joueur du monde, le meilleur entraîneur du monde, si le ballon ne rentre pas, ça ne sert à rien. Évidemment, on n’a jamais l’assurance de marquer, mais au moins faut-il tout faire pour être en mesure de le faire. Samedi, on a vu des joueurs qui n’hésitaient pas à saisir leur chance dès qu’ils en avaient l’occasion : «Le coach me dit toujours que si j’ai un tir ouvert, il faut le prendre. C’est quelque chose que j’ai remarqué dans ma carrière : si un coach te dit de prendre tout de suite des tirs, il faut le faire. Ça n’arrive pas tous les jours d’avoir un entraîneur qui te donne le feu vert», note encore Christopher Jack. Confirmation de son coach : «Christopher Jack me donne des tirs à trois points. C’est important, car c’est la meilleure arme face à une zone.»
Impliquer tout le monde : check. Éviter les fautes : check. Conserver son avance : check. Mettre ses tirs : check. Finalement, c’est simple le basket! Maintenant, le T71 sait ce qu’il lui reste à faire : reproduire la même chose en terre hostile. Pour Steinsel, la semaine devrait permettre d’effectuer également des ajustements. Pour aller chercher ce titre à la maison! Vous avez dit passionnant…