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The Rock, plus gros diamant blanc jamais mis aux enchères


Ce diamant de 228 carats en forme de poire, est estimé entre 20 et 30 millions de dollars. (Photo AFP)

« The Rock » est prêt à battre un record. Le plus grand diamant blanc jamais mis aux enchères passera sous le marteau ce mercredi à Genève avec bon espoir de faire des étincelles.

Avec 228,31 carats « The Rock » en impose par la taille mais pas seulement. « Il s’agit d’un diamant taillé en forme de poire vraiment exceptionnel », explique à l’AFP Max Fawcett, chef du département bijouterie de Christie’s à Genève. « Il est parfaitement symétrique. Il est estimé entre 20 et 30 millions de dollars, et je m’attends à une explosion d’enchères », a indiqué M. Fawcett.

Le prix de la pierre précieuse, dont le propriétaire est originaire d’Amérique du Nord mais qui reste anonyme, pourrait atteindre des records lors des enchères prévues ce mercredi à Genève. Selon l’expert, il n’existe qu’une « poignée » de diamant de cet acabit. Le dernier record pour un diamant blanc similaire (163,41 carats) avait porté la pierre à 33,7 millions de dollars (prix incluant la prime de l’acheteur) – soit 206.236 dollars par carat, lors d’une vente en novembre 2017 à Genève. Selon Christies, « il s’agit d’un record toutes maison de vente aux enchères confondues ».

« The Rock », dont la hauteur dépasse celle d’une balle de golf, a été extrait d’une mine d’Afrique du Sud au début des années 2000. Il fut ensuite vendu par Christie’s dans le cadre d’une vente de gré à gré à un collectionneur privé.

L’autre vedette : le diamant de la Croix-Rouge

Les amateurs pourront également tenter d’acquérir « The Red Cross Diamond », un diamant jaune canari de forme coussin de 205,07 carats. Une pierre dont la vente devrait être portée par le contexte très particulier, au moment où la guerre en Ukraine ensanglante à nouveau le Vieux continent. « Il est estimé entre 7 et 10 millions de francs suisses. Je m’attends à ce qu’il atteigne des résultats fantastiques lors de la vente. Une grande partie du produit de sa vente sera reversée au Comité international de la Croix-Rouge », a indiqué M. Fawcett.

La gemme originale a été extraite en 1901 dans une mine sud-africaine de la société De Beers et aurait pesé environ 375 carats, selon Christie’s. En plus de se classer parmi les plus gros diamants du monde, une caractéristique frappante de la pierre est son pavillon, qui est facetté de façon naturelle en forme de croix de Malte.

Proposé pour la 3e fois chez Christie’s

Le 10 avril 1918, la pierre avait été mise en vente pour la première fois chez Christie’s à Londres par le Diamond Syndicate, au profit de la British Red Cross Society et de l’Ordre de Saint-Jean (connu sous le nom d’Ordre de Malte).

A l’époque, le diamant avait été adjugé 10 000 livres (environ 600 000 livres d’aujourd’hui, soit plus 700 000 euros). Il avait été acheté par la célèbre joaillerie londonienne SJ Phillips.

Le 21 novembre 1973, il fut à nouveau mis en vente chez Christie’s à Genève, pour 1,8 million de francs. Il est maintenant proposé pour la troisième fois par Christie’s. Le vendeur a souhaité conserver l’anonymat mais a publié cette déclaration: « Depuis près d’un demi-siècle, notre famille a eu le privilège de conserver le Red Cross Diamond. (…) En ce moment propice de l’histoire, nous honorons l’appel que d’autres ont lancé avant nous ».

Plus de diamants russes

« Le marché du diamant est incroyablement robuste cette année. La situation géopolitique a été difficile, il y a des pressions inflationnistes et les prix des diamants n’ont jamais été aussi élevés depuis sept ou huit ans », a expliqué Max Fawcett.

L’invasion russe en Ukraine a un impact majeur sur ce marché. Plus de 40% des diamants sont extraits en Russie, avec notamment la mine Alrosa, mais les marchés internationaux n’ont plus accès aux gemmes russes, a-t-il dit. Le conflit a « des répercussions significatives en raison de cette forte restriction de l’offre sur le marché actuel, en créant de fortes hausses de prix », a indiqué l’expert. Ce dernier s’attend d’ailleurs à ce que le maintien des sanctions internationales contre la Russie « continuent de faire augmenter les prix ».