Accueil | Luxembourg | Les habitudes de consommation des Luxembourgeois passées au crible

Les habitudes de consommation des Luxembourgeois passées au crible


Les habitudes des consommateurs du pays ont été passées au crible. (photo archives LQ)

Quels sont vos critères de consommation lors d’un achat ? Vérifiez-vous toujours d’où provient votre produit, sa qualité, son impact environnemental ? Une étude menée par la Commission européenne et le ministère de la Protection des consommateurs lève le voile sur les habitudes de consommation des Luxembourgeois.

«Améliorer la vie des consommateurs». Voilà en quelques mots comment Didier Reynders, commissaire européen à la Justice, a introduit, ce mercredi 27 avril, la deuxième édition des « Consumer Dialogues », qui se tient à Neïmenster tout au long de la journée.

Citoyens, experts et entreprises du secteur y échangent afin de recueillir des idées et réflexions sur la consommation des résidents luxembourgeois. Leurs propositions seront ensuite examinées et intégrées à un éventuel projet politique. Une vraie opportunité «d’écouter les citoyens et répondre à leurs attentes», pour Didier Reynders.

Pour ce faire, une grande enquête a été menée auprès de 2 500 personnes, de mi-février à mi-mars, par courrier, en ligne et lors de réunions dédiées, au Luxembourg. Soixante-trois questions pour connaître la façon dont les consommateurs perçoivent leur niveau de protection et leurs besoins d’information sur leurs achats.

De ce sondage ont émergé des pistes sur les profils et habitudes des consommateurs, pistes que les participants réunis ce mercredi au centre culturel de Neumünster creuseront lors d’ateliers de cocréation.

Les principaux résultats ont été présentés par Andrea Gerstnevora, chercheuse. On apprend ainsi que si la majorité des répondants ont déjà entendu parler de la directive relative aux droits des consommateurs et ont fait jouer leurs droits (en retournant un produit acheté par exemple), peu d’entre eux connaissent celle relative aux pratiques commerciales déloyales ou celle sur la sécurité générale des produits.

En fait, les consommateurs n’ont pas le réflexe de s’informer de leurs prérogatives auprès d’institutions ou organismes spécialisés, préférant pour les 2/3 d’entre eux se renseigner sur internet.

L’environnement, pas si important

Plus étonnant, la moitié des sondés ne prend pas l’habitude de vérifier les informations sur le produit ou le service qu’ils achètent et près d’un quart ne comprend pas les informations qu’il peut lire sur le produit. Ce qui détermine un achat, selon l’enquête, c’est la qualité du produit et sa provenance pour la moitié des répondants, son impact social ou environnemental et sa possibilité d’être réparé important peu.

D’ailleurs, en ce qui concerne l’environnement, les labels, les certifications ISO et le fait de connaître les producteurs sont les critères principaux qui renforcent la confiance des consommateurs dans les produits verts. Seuls les répondants ayant conscience des enjeux environnementaux disent n’acheter en ligne que ce dont ils ont vraiment besoin ou regrouper leurs achats pour éviter plusieurs livraisons.

Les achats en ligne gagnent en puissance

Les achats en ligne figurent également comme un volet majeur de cette enquête : les consommateurs luxembourgeois ne semblent plus effrayer, les sondés déclarant connaître les mesures de sécurité appropriées. Au Luxembourg, 89% des sondés ont ainsi déclaré acheter sur le net, les 2/3 via Amazon, la moitié à travers la plateforme Letzshop, en raison du choix et de la disponibilité des produits.

Il ressort enfin de cette enquête, que les consommateurs aimeraient avoir plus d’informations sur leurs droits, surtout en ce qui concerne l’électroménager, les prestations d’assurance, les services bancaires, la nourriture, les vacances et circuits à forfaits, l’automobile, etc.

Ils regrettent par ailleurs que les informations sur la durabilité des produits achetés soient insuffisantes, les 2/3 d’entre eux estimant même que les droits des consommateurs ne sont pas harmonisés au niveau de l’Union européenne.

Ces derniers points, et sans doute d’autres, seront abordés dans la journée par les participants, qui sitôt la fin de la présentation de l’enquête, se sont réunis en petits groupes de cocréation. La teneur de leurs échanges ne sera connue que ce mercredi soir et disponible sur le site du ministère de la Protection des consommateurs.