Football anglais contre futbol espagnol : deux chocs anglo-espagnols en demi-finale de Ligue des champions mardi et mercredi permettront d’établir une première hiérarchie européenne avant les matches retour et la désignation des finalistes qui s’affronteront à Paris.
Victorieuses de huit des dix dernières éditions de la Ligue des champions, l’Espagne et l’Angleterre ont confirmé leur mainmise sur le continent, que reflète leur domination à l’indice UEFA des meilleurs championnats européens. Certes, il y a là un invité-surprise, Villarreal, modeste club d’une ville de 50 000 habitants de la région de Valence qui a dompté tour à tour la Juventus Turin en huitièmes (1-1, 3-0) puis le Bayern Munich en quarts (1-0, 1-1), atteignant le dernier carré pour la deuxième fois de son histoire après 2006.
Pour le reste, on pourrait tout à fait revivre une finale anglo-anglaise, comme en 2021 (Chelsea-City) ou en 2019 (Liverpool-Tottenham). Ou bien, pourquoi pas, une affiche hispano-espagnole, à l’image de 2014 ou 2016 (Real-Atlético les deux fois).
« Je veux féliciter Villarreal et Unai (Emery), parce qu’ils ont créé la sensation », a souligné Carlo Ancelotti, entraîneur du Real Madrid. « Je crois que peu de gens pensaient que le football espagnol allait envoyer deux équipes en demi-finales de Ligue des champions en début de saison. »
« On va souffrir », prévient Guardiola
La Liga a un peu perdu de sa superbe avec la profonde crise qui a secoué l’un des géants espagnols, le FC Barcelone, et les départs successifs de la plupart des stars planétaires du championnat, Neymar en 2017, Cristiano Ronaldo en 2018 et Lionel Messi en 2021. Mais le grand Real reste le détenteur du record de trophées dans l’épreuve-reine européenne (13) et rêve d’une nouvelle finale, quatre ans après son dernier sacre.
L’équipe d’Ancelotti devra pour cela faire un sort à Manchester City, finaliste 2021, qui ambitionne de décrocher un premier sacre en C1, objectif de ses richissimes propriétaires émiratis. « On va affronter les rois de cette compétition, donc quoi qu’il en soit, on va souffrir », a reconnu l’entraîneur de City, Pep Guardiola, longtemps bête noire du Real lorsqu’il entraînait le Barça (2008-2012).
City a pour lui son jeu de passe virevoltant, porté par ses petits gabarits Riyad Mahrez, Kevin De Bruyne, Phil Foden ou Bernardo Silva. Mais le géant madrilène, qui rêve de disputer une nouvelle finale au stade de France après celle remportée en 2000 contre Valence (3-0), compte sur son inégalable culture européenne et sur son avant-centre, un Karim Benzema en état de grâce.
Benzema, candidat au Ballon d’or
Auteur de sept buts sur ses trois dernières soirées européennes pour éliminer le Paris SG puis Chelsea, le Français postule plus que jamais au Ballon d’or. Mais Mohamed Salah ou Sadio Mané, côté Liverpool, comptent bien lui disputer le statut de meilleur joueur de la saison : les deux attaquants ambitionnent de guider les Reds jusqu’à un nouveau sacre, comme en 2019, qui serait le septième du puissant club du nord de l’Angleterre.
L’entraîneur de Liverpool Jürgen Klopp se méfie toutefois de Villarreal, qui dispose d’un collectif bien huilé à défaut d’avoir des stars. Son homologue Unai Emery a remporté quatre fois la Ligue Europa (avec Séville puis Villarreal) et connaît mieux que quiconque la manière de préparer une double confrontation continentale. « Quiconque élimine la Juve puis le Bayern mérite d’être en demi-finale », a prévenu Klopp. « Ils sont très bons et ont un entraîneur extrêmement expérimenté qui est le roi de ces Coupes, c’est incroyable ce que fait Unai. »
L’Espagne ou l’Angleterre ? Le stade de France attend la désignation de ses hôtes pour la finale le 28 mai.