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Mobilité : le puzzle sera complété pour 2035


«Nous avons 13 ans pour transposer le Plan national de mobilité 2035. C’est ambitieux, mais réalisable», clame le ministre François Bausch. (photo Fabrizio Pizzolante)

Les déplacements devraient augmenter de 40 % jusqu’en 2035. Afin de pouvoir gérer ces flux, de nouveaux projets d’infrastructure d’envergure sont planifiés. Le tout est ancré dans un nouveau Plan national de mobilité.

Un exemple personnel en guise d’introduction. Trajet en voiture pour arriver au Kirchberg. Monter dans le tram pour descendre à la gare. Remonter à pied vers le centre-ville. Ensuite, location d’un Vel’oh! pour aller d’abord à Bonnevoie, avant de remonter toujours à vélo au Kirchberg. Et finalement retour en voiture à Belval, non sans rester bloqué dans des bouchons. Le train aurait probablement été une meilleure option.

Ce petit résumé illustre le concept de multimodalité prôné par le ministre de la Mobilité, François Bausch. Vendredi, il a présenté les contours du Plan national de mobilité 2035 (ou PNM 2035). Le mot d’ordre de cette nouvelle «feuille de route» est l’«utilisation efficace de l’infrastructure». Un défi de taille attend, en effet, le Luxembourg à l’horizon de 2035 : le besoin en mobilité devrait augmenter de 40 % par rapport à 2017. «On ne parle plus de concepts théoriques. Le prochain gouvernement disposera d’un plan concret qui ne devra plus qu’être transposé. L’objectif est d’anticiper les choses pour ne plus courir derrière les besoins», souligne François Bausch. En complément aux travaux majeurs déjà engagés (extensions de l’A3, nouvelle ligne ferrée Bettembourg-Luxembourg, extension du réseau du tram, etc.), le PNM 2035 prévoit une série de nouveaux travaux d’Hercule pour augmenter la capacité du réseau routier et ferré (lire ci-contre).

«Ne plus discuter pendant 15 ou 20 ans»

«Le gros des déplacements se fait en zone urbaine. Il s’agit d’une opportunité majeure. Il sera, en effet, plus facilement possible de trouver des solutions multimodales», développe le ministre déi gréng. Il ne tarde cependant pas de lancer une mise en garde : «Il ne faudra plus commettre l’erreur de discuter pendant 15 ou 20 ans les opportunités qui existent sans les mettre en œuvre. Nous avons 13 ans pour transposer le PNM 2035. C’est ambitieux, mais réalisable. En cas d’échec, le pays sera paralysé.» Du «courage politique» serait donc indispensable pour réaliser un seul «réseau multimodal» à l’intérieur et autour des trois grandes agglomérations du pays (Luxembourg, Sud et Nordstad) ainsi que de deux régions rurales (Sud et Nord) et des trois régions transfrontalières.

Le potentiel pour rendre plus fluide les déplacements est largement présent, à condition de ne plus donner la priorité absolue à la voiture. François Bausch rappelle que 54 % des déplacements des résidents sont inférieurs à 5 km. En dehors de la Ville de Luxembourg, 60 % des résidents habitent à moins de 10 minutes à vélo d’une gare CFL. Et seuls 20 % des déplacements sont transfrontaliers.

L’objectif est de rendre les différents moyens de transports alternatifs à la voiture le plus attrayant et confortable possible. Font figure de mots-clés notamment les corridors prioritaires pour les vélos et les bus, mais aussi une utilisation plus efficace du réseau routier. «Une nouvelle classification fonctionnelle doit permettre de libérer de la place dans les zones urbaines. Il sera toujours possible de se rendre partout en voiture, mais le chemin le plus court sera plutôt celui effectué à pied, à vélo ou avec les transports publics», explique le ministre de la Mobilité, répétant au passage qu’il ne mène pas de «politique antivoiture». «Je pense néanmoins que tout le monde est d’accord pour dire que les voitures n’ont aucun intérêt pour parcourir un trajet de moins de 5 km», précise-t-il.

Il est prévu de réévaluer le PNM 2035 tous les cinq ans afin de l’adapter, le cas échéant, aux nouveaux besoins.

Des travaux d’Hercule sur le réseau routier et ferré

RAIL 

TRIANGLE DIFFERDANGE Une connexion directe entre les gares de Differdange et Käerjeng sera construite. Un gain de temps de 15 à 20 minutes est à prévoir pour rejoindre Luxembourg, sans devoir passer par Pétange ou Esch.

GARE DE HOLLERICH La gare actuelle sera déplacée en direction de la route d’Esch. À hauteur du pont ferroviaire sera construit un nouveau pôle d’échange avec connexion à une ligne du tram entre Hollerich et la Cloche d’or.

TRAM 

DU KIRCHBERG À MERL Une ligne va relier Luxexpo à Kirchberg-Nord. À hauteur du pont rouge sera empruntée la ligne déjà existante. La nouvelle ligne va ensuite être prolongée en direction de Hollerich, du P&R Bouillon, du boulevard de Merl pour arriver à hauteur du CHL.

DU FINDEL À BELVAL Ce sera en empruntant la ligne déjà en construction en direction du Findel qu’un nouvel axe va parcourir le tracé Kirchberg-Nord pour rebasculer ensuite sur le tracé existant jusqu’à la gare centrale avant de plonger vers Hollerich et la Cloche d’or en passant par le nouveau pôle d’échange sur la route d’Esch. Le tram poursuivra sa route vers la Cloche d’or. Le relais prendra le tram rapide vers Belval.

DE LUXEXPO AU CHL Une autre ligne directe, passant cette fois par le tracé déjà existant, va plonger en direction de la route d’Arlon et du CHL, en passant par la place de l’Étoile. Après 2035, la ligne pourrait être prolongée jusqu’à Mamer. Un bras de la Cloche d’or vers Cessange est aussi envisagé à plus long terme.

ROUTES

Sont notamment prévus des nouveaux échangeurs autoroutiers à Contern/Sandweiler (A1), sur l’A6 à hauteur de la sortie Strassen (route d’Arlon) et aussi à l’ouest de la capitale (Merl/Belair). En parallèle, des corridors prioritaires pour le covoiturage et les bus seront aménagés.

2 plusieurs commentaires

  1. Chère Claudine, je ne sais pas où vous habitez à l’Est, mais dans mon village, qui se trouve également à l’Est dubpays, le bus pour Luxembourg-Ville part toutes les 60 minutes. Il met en moyenne 45 minutes, mais en voiture on n’est guère plus rapide. De quoi voulez-vous vous plaindre exactement?

  2. Comme d’habitude tout est pensé pour les résidents de la ville et valides… comment on fait quand on vit dans un village de l’Est et que l’on n’a plus l’âge du vélo et de la marche à pieds?
    Eh bien, la réponse est: je ne viens plus à Luxembourg-ville et je fais mes achats et mes activités dans mon coin. La ville va mourir de sa belle mort.